L'ONG maltaise MOAS (Migrant Offshore Aid Station) a annoncé lundi qu'elle suspendait ses opérations de secours aux migrants en Méditerranée centrale pour aller aider les Rohingyas, dans le sud-est asiatique.
Étant donné qu'à l'heure actuelle "ce qui se passe en Libye n'est pas clair", avec les candidats à l'émigration, et que "MOAS ne veut pas faire partie d'un mécanisme où il n'y a pas de garantie" pour les migrants, l'ONG a décidé "de suspendre ses activités de recherche et secours en Méditerranée centrale", affirme un communiqué.
Le nombre de migrants en Italie en baisse. Pour des motifs encore flous, le nombre de migrants arrivant en Italie a considérablement chuté ces dernières semaines après un printemps et un début d'été marqués par une forte hausse des arrivées. Désormais, selon des chiffres du ministère italien de l'Intérieur publiés lundi, le nombre de migrants arrivés en Italie depuis le début de l'année est d'environ 99.800, en baisse de près de 18% sur la même période en 2016.
Opérer dans une région "marquée par un exode mortel". MOAS était l'une des quatre ONG ayant accepté de respecter le "code de conduite" élaboré par les autorités italiennes pour les opérations de secours en Méditerranée et encadrant leurs activités de façon plus strictes. Estimant toutefois que la présence de son navire Phoenix n'est désormais pas utile en Méditerranée, MOAS va opérer "un déplacement stratégique de ses opérations vers l'Asie du sud-est". L'ONG entend "offrir l'aide et l'assistance humanitaire dont les Rohingyas ont tellement besoin (...) dans une région marquée par un exode mortel en cours à la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie".
20.000 personnes bloquées à la frontière Birmanie-Bangladesh. Selon le bureau de coordination de l'ONU au Bangladesh, environ 87.000 Rohingyas, une minorité musulmane, ont fui la Birmanie, à majorité bouddhiste, après dix jours de violences. Quelque 20.000 personnes restent bloquées à la frontière entre la Birmanie et le Bangladesh dans l'attente d'être autorisées à la franchir, selon l'ONU. Il y a quelques jours, le pape François a demandé le respect des droits des Rohingyas, affichant sa solidarité avec cette minorité.