La productrice Alexandra Canosa a assigné en justice pour harcèlement sexuel et agression physique l'ancien magnat hollywoodien Harvey Weinstein, ainsi que la Weinstein Company et ses administrateurs accusés de complicité ou de négligence. Elle réclame dix millions de dollars de dommages et intérêts.
Selon le document de l'assignation déposée mercredi à la Cour suprême de l'Etat de New York, Alexandra Canosa accuse Harvey Weinstein de harcèlement sexuel, d'"intimidation sexuelle", de "pression émotionnelle" et d'agression physique. La notion d'atteinte physique en droit américain est très large et concerne notamment les agressions sexuelles, même si la nature exacte des faits allégués n'est pas précisée dans le document.
"Représailles". Selon Alexandra Canosa, la période couvrant les faits considérés courait jusqu'en septembre dernier. La victime présumée est surtout connue pour avoir travaillé sur la série de la plateforme Netflix "Marco Polo" (2014-2016).
"Harvey Weinstein a menacé (la victime présumée) et lui a clairement signifié que si elle ne cédait pas à ses avances ou si elle révélait sa conduite", explique le document, "il y aurait des représailles, notamment l'humiliation, la perte de son emploi et l'impossibilité de travailler de nouveau dans le milieu du divertissement."
Trois enquêtes pénales. "La Weinstein Company a facilité, caché et soutenu ce comportement délictueux", affirme Alexandra Canosa dans son assignation. Plusieurs des administrateurs visés par l'assignation ont démissionné après l'éclatement du scandale Weinstein.
Depuis la publication des premières révélations visant Harvey Weinstein, le 5 octobre, plus d'une centaine de femmes ont accusé le producteur de harcèlement sexuel, d'agression sexuelle et de viol. Trois enquêtes pénales sont en cours à New York, Los Angeles et Londres, mais aucune n'a encore débouché, à ce jour, sur une inculpation.