USA : les allégations de fraudes électorales disparaissent une fois Trump élu

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avec l'AFP / Crédits photo : Jim WATSON / AFP
Fraîchement élu à la tête de la Maison-Blanche, Donald Trump a cessé de colporter toute accusation de fraude électorale, accusations qu'il tenait encore quelques heures avant le résultat des élections du 5 novembre. Il accusait le gouvernement fédéral depuis sa défaite en 2020 face à Joe Biden, actuellement président des Etats-Unis.

Jusqu'au jour de l'élection américaine, Donald Trump et ses soutiens répétaient leurs accusations de fraudes électorales supposées. Mais depuis que le républicain l'a emporté, ces craintes se sont subitement éteintes. Mardi 5 novembre, dernier jour pour voter aux Etats-Unis, Donald Trump avait ainsi évoqué des "rumeurs" selon lesquelles les opérations de vote à Philadelphie, dans l'Etat très disputé de Pennsylvanie, étaient parasitées par des "fraudes massives" - des accusations immédiatement démenties par les autorités.

 

Une "arnaque" désormais inutile

Mais depuis que, dans la nuit de mardi à mercredi, il a été déclaré vainqueur par les médias américains, le milliardaire n'est pas revenu sur ces accusations, oubliant, de manière générale, ses allégations portant sur le manque d'intégrité supposé des opérations électorales. Donald Trump n'a jamais reconnu sa défaite face à Joe Biden en 2020, répétant depuis que l'élection lui a été "volée", quand bien même la justice a rejeté ses contestations.

"Dès que les premiers résultats sont apparus en leur faveur mardi soir, les républicains ont mis fin à leurs accusations de fraude électorale, montrant là qu'il s'agissait d'une arnaque", estime pour l'AFP Philip Mai, codirecteur du Social Media Lab, un institut de recherche basé au Canada. Cela était particulièrement visible sur X (ex-Twitter), et plus particulièrement sur un groupe dédié monté par le propriétaire du réseau, Elon Musk, pour encourager ses dizaines de milliers de membres à partager toute irrégularité dans la tenue du scrutin.

A l'ouverture des bureaux de vote mardi 5 novembre, quelque 1.000 publications par heure étaient enregistrées, selon l'organisation National Conference on Citizenship (NCoC). Depuis la victoire de Donald Trump face à Kamala Harris, tranchée par les médias très tôt mercredi matin, le rythme a ralenti pour atteindre quelque 100 publications par heure, selon cette organisation. Cela reflète une tendance généralisée sur les réseaux sociaux où sont actifs les partisans de Donald Trump, et notamment sa propre plateforme, Truth Social, selon Welton Chang, co-fondateur de Pyrra Technologies, qui surveille les marges des réseaux.

"Trump lui-même a arrêté d'en parler", souligne-t-il. "Il y a un effet de suivi du dirigeant". Car ce n'est pas seulement Donald Trump qui a arrêté d'évoquer des problèmes supposés dans les urnes depuis mardi soir, mais aussi ses lieutenants. Interrogé sur CNN pour savoir s'il considère l'élection légitime, l'élu républicain proche de Donald Trump Jim Jordan a répondu par l'affirmative - tout en refusant de poursuivre après la suggestion que les républicains crient à la fraude seulement quand ils perdent.

Le président démocrate sortant Joe Biden, ainsi que sa vice-présidente et candidate Kamala Harris, ont reconnu la défaite. Mais sous le mot-clé #DoNotConcedeKamala (#KamalaNeCèdePas), des dizaines de milliers de publications sur X portent des allégations de fraudes qui auraient coûté des voix aux démocrates. 

Mais "aucun candidat d'importance, aucun responsable politique, n'a répercuté cela", estime auprès de l'AFP Danielle Lee Tomson, du Center for an Informed Public de l'Université de Washington. Ces allégations infondées, à gauche, "sont diffuses, vraiment plus faibles parce qu'il n'y a aucun dirigeant qui leur donne un écho, alors que c'était le cas à droite en 2020 et 2022", souligne la chercheuse.