Le favori des primaires républicaines aux Etats-Unis Donald Trump a levé le voile sur la politique étrangère isolationniste qu'il conduirait s'il était élu président, après des semaines d'atermoiements et d'outrances sur le sujet.
Des promesses lancées à l'emporte-pièce. Le favori pour l'investiture républicaine à la présidentielle du 8 novembre enchaîne depuis des mois les déclarations à l'emporte-pièce : promesse de faire construire un mur à la frontière mexicaine, financé par le Mexique, pour bloquer l'immigration clandestine. Menace aussi de faire expulser les 11 millions de clandestins. Donald Trump s'est dit ce mois-ci convaincu que "l'islam haïssait" l'Amérique et il a affirmé qu'il interdirait aux musulmans étrangers de mettre un pied sur le sol des Etats-Unis. Il a promis de faire la guerre commerciale à la Chine, au Japon et au Mexique, et de se rapprocher du président russe Vladimir Poutine, qu'il admire.
L'Asie et l'Otan, non merci. Alors que les liens Washington-Moscou sont tendus depuis 2012 en raison de la Syrie et de l'Ukraine, le candidat milliardaire a réaffirmé lundi lors d'une conférence de presse vouloir "une meilleure relation avec la Russie". Dans un entretien au Washington Post, il a ajouté qu'il réduirait très fortement l'implication des Etats-Unis au sein de l'Otan "qui nous coûte une fortune". Il se détournerait de l'Asie, alors que le "pivot" de l'Amérique vers cette région est la pièce-maîtresse de la diplomatie du président Barack Obama.
Discours pro-Israël. Devant le groupe de pression juif américain pro-israélien Aipac réuni à Washington, Donald Trump a brisé un tabou sur le conflit israélo-palestinien : il s'est engagé, s'il est élu, à reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et à transférer l'ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte. Très applaudi, il a aussi juré de "démanteler l'accord catastrophique" scellé en juillet dernier entre les grandes puissances et l'Iran sur son programme nucléaire et a accusé Barack Obama d'avoir "peut-être été la pire chose qui soit jamais arrivée à Israël". Le favori républicain a enfin taclé sa possible rivale démocrate Hillary Clinton en l'accusant d'être "faible avec l'armée (américaine) et faible franchement avec les autres pays".