La France a accusé vendredi le Royaume-Uni d'exercer un "chantage" sur les livraisons de vaccin AstraZeneca contre le Covid-19 parce qu'il a un "problème" de stocks pour l'administration de la deuxième dose aux Britanniques déjà vaccinés une fois.
"Autant de vaccinés des deux doses en France qu'au Royaume-Uni"
"On ne peut pas jouer comme cela un peu au chantage dans la mesure où on a voulu vacciner à tour de bras (pour) la première dose et on se trouve un peu handicapé pour la seconde. L'Europe n'a pas à faire les frais de cette politique-là", a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur la radio France Info. "Le Royaume-Uni s'est enorgeuilli d'avoir bien vacciné pour la première dose sauf qu'ils ont un problème de deuxième dose. On est vacciné quand on a fait les deux doses. Aujourd'hui, il y a autant de vaccinés des deux doses en France qu'au Royaume-Uni", a-t-il assuré.
Selon les dernières données, le Royaume-Uni a vacciné avec deux doses environ 5,3% de sa population adulte et la France 5%. En revanche, l'administration d'une seule dose de vaccin apporte un efficacité indéniable. Des études ont montré une protection importante contre les hospitalisations même après une seule dose.
Une "relation de coopération" à "trouver", selon Jean-Yves Le Drian
"Il faut trouver avec le Royaume-Uni une relation de coopération pour que AstraZeneca remplisse ses engagements signés avec l'Union européenne et que chacun puisse s'y retrouver", a martelé le chef de la diplomatie française."J'espère qu'on va arriver à un accord. Ce serait stupéfiant de se faire entre le Royaume-Uni et l'Europe une guerre des vaccins", a relevé Jean-Yves Le Drian.
L'Union européenne, confrontée à des problèmes de livraisons de vaccins au coeur d'un vif différend avec Londres, s'est dite prête jeudi à bloquer les exportations de doses d'AstraZeneca produites sur son territoire. L'UE et Londres pourraient parvenir à un accord dès samedi sur l'approvisionnement en vaccins anti-Covid, a toutefois estimé jeudi le Premier ministre néerlandais Mark Rutte.