Juan Guaido, le président du Parlement vénézuélien contrôlé par l'opposition, s'est autoproclamé mercredi "président" par intérim devant des dizaines de milliers de partisans réunis à Caracas pour protester contre le président Nicolas Maduro.
"Je jure d'assumer formellement les compétences de l'exécutif national comme président en exercice du Venezuela pour parvenir (...) à un gouvernement de transition et obtenir des élections libres", a lancé Juan Guaido depuis une tribune.
Trump le reconnaît, tout comme le Brésil et le Canada. Le président américain Donald Trump a immédiatement annoncé qu'il reconnaissait le jeune opposant de 35 ans comme président par intérim du pays. "Aujourd'hui, je reconnais officiellement le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, Juan Guaido, comme président par intérim du Venezuela", a-t-il indiqué dans un communiqué. En revanche, le Mexique a maintenu son soutien au président Maduro. Le président américain a ensuite été imité par le Pérou et le Canada, mais aussi le Brésil et la Colombie. La réplique vénézuélienne ne s'est pas fait attendre. Nicolas Maduro a peu après annoncé que son pays rompait ses relations diplomatiques avec les Etats-Unis, et donné 72 heures aux représentants diplomatiques nord-américains pour quitter le pays.
Au même moment, la Cour suprême vénézuélienne, plus haute juridiction du pays, composée de fidèles au régime, a ordonné une enquête pénale contre les membres du Parlement, en les accusant d'usurper les prérogatives du président Maduro.
Cinq morts dans des heurts précédant les manifestations. L'annonce de Juan Guaido a été suivie de nouveaux heurts entre forces de l'ordre et manifestants de l'opposition. Des dizaines d'opposants ont bloqué une artère principale dans le quartier d'Altamira, dans une banlieue de Caracas. Des membres de la Garde nationale ont alors tenté de les déloger en faisant usage notamment de gaz lacrymogène.
Opposants et partisans du président Nicolas Maduro étaient déjà descendus en masse dans les rues mercredi dans tout le pays, dans un climat de haute tension. Cinq personnes sont mortes dans des troubles précédant les manifestations. De leur côté, les partisans du gouvernement, habillés de rouge pour la plupart, se sont retrouvés dans d'autres points de la capitale pour apporter leur soutien au chef de l'Etat et rejeter les revendications de l'opposition, qu'ils considèrent comme une tentative de coup d'Etat orchestrée par Washington.