Quatre grandes ONG humanitaires ont brièvement projeté sur la façade de l'Assemblée nationale, dans la nuit de mercredi à jeudi, des messages condamnant la vente d'armements français à l'Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, en guerre au Yémen.
À deux heures du matin jeudi, elles ont utilisé un projecteur pour faire apparaître, en lettres géantes sur les colonnes de l'Assemblée, les phrases : "Quatre ans de guerre au Yémen - Des milliers de civils tués - En France, la vente d'armes rapporte gros - Au Yémen, elle coûte cher". L'opération n'avait fait l'objet d'aucune demande d'autorisation et a été interrompue après environ dix minutes par le passage impromptu d'une voiture de police, qui n'est pas intervenue. Aucune arrestation n'a eu lieu, a précisé l'un des organisateurs de l'opération.
4 ONG appellent la France à choisir son camp dans la guerre au #Yemen : celui des 24 millions de personnes qui ont besoin d’une aide d’urgence, pas celui des pays qui bombardent les civils. @EmmanuelMacron@JY_LeDrian@florence_parly#YemenCantWaitpic.twitter.com/bSoRWQiusg
— Lucile Grosjean (@lucileACF) 28 mars 2019
"Un cri d'alarme"
Les messages étaient signés par Action contre la faim, CARE, Médecins du Monde et OXFAM-France, qui précisent jeudi dans un communiqué qu'ils entendaient ainsi pousser "un cri d'alarme" visant à "mettre la France devant ses responsabilités". "À travers cette action, nous exhortons le Parlement à exercer son rôle de contrôle de l'action gouvernementale pour s'assurer que la France ne se rende pas complice de crimes de guerre au Yémen", écrivent les ONG.
"Cette guerre est alimentée par la France, dont l'industrie d'armements a pour principaux clients deux protagonistes du conflit : l'Arabie saoudite, deuxième client de la France et les Émirats arabes unis, en sixième position", poursuit le texte. "En continuant d'exporter des armes qui risquent d'être utilisées au Yémen, la France va à l'encontre de ses engagements internationaux, notamment de la position commune de l'Union européenne et du Traité sur le commerce des armes qui interdit tout transfert d'armes à des pays susceptibles de les utiliser contre des populations civiles", ajoutent les ONG.