La Chine a dénoncé mercredi la vente par les États-Unis de 66 chasseurs F-16 à Taïwan et promis de sanctionner les entreprises américaines impliquées dans ce contrat. "La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts y compris en imposant des sanctions sur les entreprises américaines impliquées dans cette vente d'armes à Taïwan", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Geng Shuang.
Huit milliards de dollars
Les États-Unis avaient annoncé mardi avoir approuvé la vente de 66 chasseurs F-16 à Taïwan, pour un montant estimé à huit milliards de dollars, soit 7,2 milliards d'euros. Cette vente est "conforme" à "notre engagement à maintenir les capacités d'autodéfense de Taïwan", a indiqué un responsable du département d'État en annonçant cette vente, un message dirigé vers Pékin qui considère Taïwan comme l'une de ses provinces. Le département d'État a officiellement informé le Congrès de l'intention de l'administration de procéder à cette vente, qui était évoquée depuis plusieurs jours par la classe politique américaine.
Lundi, le chef de la diplomatie Mike Pompeo avait ainsi évoqué la question dans une interview à la chaîne Fox. "Nous ne faisons que respecter nos promesses", disait-il. Les élus ont maintenant trente jours pour y faire opposition, ce qui ne s'est jamais produit depuis des décennies.
"Promouvoir la sécurité dans le détroit de Taïwan"
Taïwan dispose déjà d'une flotte de F-16 achetés en 1992 et l'accord passé avec Washington porte sur des appareils plus récents, équipés de technologies et d'armements modernisés. Il prévoit que Taïwan recevra 66 avions, mais aussi 75 réacteurs, radars et pièces de rechange diverses qui permettront à l'aviation taïwanaise de maintenir ses avions en bon état, ainsi que des armements divers. "La coopération militaire avec Taïwan a permis de promouvoir la paix et la sécurité dans le détroit de Taïwan et dans la région, et elle continuera de le faire", a précisé le responsable de la diplomatie américaine ayant requis l'anonymat.
La Chine considère Taïwan comme une partie de son territoire. L'île est dirigée par un régime rival qui s'y était réfugié après la prise du pouvoir des communistes sur le continent en 1949, à l'issue de la guerre civile chinoise. De son côté, Washington, qui a rompu en 1979 ses relations diplomatiques avec Taipei afin de reconnaître Pékin comme le seul représentant de la Chine, reste l'allié le plus puissant du territoire insulaire et son principal fournisseur d'armes. De fait, le président Donald Trump n'a pas fait mystère de ses intentions de renforcer les liens avec l'île, notamment en lui vendant des systèmes d'armement sophistiqués.