Alors que des opérations de secours sont toujours en cours à Gênes, en Italie, pour retrouver d'éventuels survivants de la catastrophe du viaduc effondré, l'heure est aussi à la recherche de responsables. "Nous devons [les] trouver", a tonné Matteo Salvini, le ministre de l'Intérieur, mardi. Mais pour Marco Grasso, journaliste à Gênes pour le journal Il Secolo XIX, et Massimo Nava, éditorialiste en France pour le Corriere della Sera, les premiers coupables sont les politiques italiens.
"Les politiques n'ont pas pris leurs responsabilités". "Ce n'est pas seulement une défaillance structurelle, c'est une défaillance morale et politique de ce pays", assène Marco Grasso, interrogé sur Europe 1 mercredi matin. "Dans mon journal, cela fait dix ans qu'on écrit que ce pont était malade, qu'il approchait de la fin de sa vie. Les politiques n'ont pas pris leurs responsabilités." Selon le journaliste génois, cinq projets alternatifs au viaduc avaient pourtant été présentés. "Mais le mouvement 5 étoiles [M5S, qui fait partie, avec la Ligue, de la coalition au pouvoir actuellement] s'est opposé aux alternatives."
Déclinisme. "Il y a une responsabilité des gouvernements précédents et actuel", confirme Massimo Nava à Europe 1. Au-delà du cas de Gênes, "il y a un retard infrastructurel partout en Italie". Il est d'ailleurs symbolique selon l'éditorialiste que Beppe Grillo, leader du M5S, soit un homme de Gênes. "Il a toujours bloqué les projets de modernisation du pays. C'est tout le problème : on a un pays qui a donné à l'humanité les meilleurs architectes et ingénieurs de l'Histoire et s'est aujourd'hui enfermé dans le déclinisme culturel et bureaucratique. Cela bloque automatiquement tous les projets de rénovation."