Une vague parfaite de trente secondes : les surfeurs en ont rêvé, leur dieu, Kelly Slater, a matérialisé ce projet fou, dans son ranch au beau milieu de la Californie, à plus de 160 kilomètres de l'Océan Pacifique, qui pourrait intéresser les organisateurs des JO-2020. Situé à Leemore, le Surf Ranch de Kelly Slater fait son entrée ce week-end dans le grand monde du surf en accueillant une compétition estampillée World Surf League (WSF), le circuit professionnel de surf, qui organise le Championnat du monde sur les vagues les plus réputées de la planète.
Début du surf aux JO. A deux ans des jeux Olympiques 2020 de Tokyo, où le surf fera ses grands débuts, Slater, légende de la discipline et concepteur de cette vague artificielle, tient l'occasion de montrer les énormes possibilités de son invention. "J'ai toujours pensé que pour que le surf puisse se développer, il devait le faire dans un environnement contrôlé", explique à l'AFP l'Américain, sacré onze fois champion du monde. "J'aime à penser que ce dispositif peut faire partie du futur du surf, mais je ne sais pas si c'est le futur", note celui qui est surnommé "King Kelly" (littéralement le roi Kelly).
Vague à la demande. "On ne peut pas remplacer l'océan, on ne peut pas remplacer les grosses vagues. Je pense que l'incertitude de ce qui se passe dans l'océan et de ce que produit Mère-Nature, c'est ce pour quoi on aime le surfe", philosophe Slater qui reste à 46 ans la star de la discipline. A la différence des épreuves traditionnelles où le programme est soumis aux caprices de la météo et de la nature, le Surf Ranch offre une vague à la demande, pour la plus grande joie des diffuseurs TV, un atout non négligeable en vue des JO. Séduite, la WSF a acheté le concept mis au point par Slater.
Vague qui peut atteindre deux mètres de haut. Sur le côté d'un bassin de 640 mètres de long, une énorme "lame" métallique montée sur des rails crée la vague sur laquelle les meilleurs surfeurs de la planète vont s'affronter. Le Surf Ranch accueille la Founder's Cup, une compétition par équipes qui oppose les Etats-Unis, portés par Slater, à l'Australie, au Brésil de Gabriel Medina, à l'Europe avec le Français Jérémy Flores et à une sélection mondiale. La vague artificielle qui peut atteindre deux mètres de haut, a séduit les cadors de la discipline comme le Brésilien Filipe Toledo, vainqueur de cinq épreuves du circuit mondial.