Harvey Weinstein, inculpé de multiples agressions sexuelles et paria du mouvement anti-harcèlement #MeToo, peut-il aller dans un bar sans faire scandale ? Une sortie cette semaine à Manhattan a fait des vagues, plusieurs femmes l'insultant avant d'être expulsées.
"Je suis à un mètre d'un violeur et personne ne dit rien ?"
Selon plusieurs vidéos et témoignages postés depuis jeudi soir sur les réseaux sociaux, le producteur de cinéma déchu assistait mercredi à une soirée de stand-up dans un bar de Manhattan, quand la comédienne alors sur scène l'a pris à partie. "Je suis une actrice comique (...) C'est notre boulot d'énoncer les non-dits", a lancé Kelly Bachman en référence à la présence d'Harvey Weinstein, selon une vidéo d'elle devenue virale sur les réseaux sociaux. "Je ne savais pas qu'on devait apporter nos spray au poivre et nos sifflets anti-agression", a-t-elle poursuivi, avant de confier avoir été elle-même victime de viol et de lancer une insulte visant tous les violeurs.
Harvey Weinstein gets torn apart By Kelly Bachman at Standup comedy Show... And its AWESOME!
— Terrence Daniels (Captain Planet) (@Terrence_STR) October 25, 2019
If only all of us could be this brave. pic.twitter.com/PLfzZhKFss
Ses commentaires ont été sifflés par une partie du public, tandis que d'autres au contraire applaudissaient, selon cette vidéo. Plus tard, deux femmes ont raconté comment elles avaient pris Harvey Weinstein directement à partie. Zoe Stuckless a raconté sur Facebook cette soirée "surréaliste" et mis en ligne une vidéo d'elle-même en train de s'époumoner contre Harvey Weinstein. "Personne ne va rien dire ? Je suis à un mètre d'un violeur et personne ne dit rien ?", peut-on la voir crier, tout près de la table du producteur, avant d'être emmenée par des personnes du bar.
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Expulsée du bar
Amber Rollo, une amie de Kelly Bachman, qui a reconnu sur son compte Twitter avoir traité Harvey Weinstein de "monstre", a aussi indiqué avoir été expulsée. Le bar concerné, le Downtime, vilipendé par beaucoup sur les réseaux sociaux, a posté un message sur Facebook, rejetant la responsabilité de la présence du producteur déchu sur les organisateurs de cette soirée privée, qui avaient "leur propre liste d'invités". L'organisatrice, Alexandra LaLiberte, a diffusé un communiqué se disant "profondément attristée", s'excusant que certaines personnes "se soient senties menacées" par sa présence.
Screaming at Harvey Weinstein in a bar is not the way to confront a predator. The legal system via #MeeToo not ranting in a public place gets results. NOTE the reaction of other patrons. The left are out of control. pic.twitter.com/2HxJjTepDo
— australianpolitics (@NoSpinPolitics) October 26, 2019
Elle a souligné avoir été prise par surprise : Harvey Weinstein avait déjà assisté à une de ses soirées, sans poser de problème, selon elle. Un des porte-paroles d'Harvey Weinstein, en liberté surveillée à New York en attendant son procès le 6 janvier, a jugé l'incident "carrément grossier et un exemple de la façon dont dont ses droits en tant qu'accusé sont foulés du pied", dans une déclaration au Hollywood Reporter.