Le parc d'attractions de Disneyland à Shanghai a annoncé vendredi, au premier jour du congé du Nouvel an chinois, qu'il resterait fermé jusqu'à nouvel ordre en raison de la propagation du virus qui a déjà contaminé plus de 800 personnes en Chine. Cette décision a été prise "à des fins de prévention et de contrôle de l'épidémie et pour préserver la santé" de ses clients et des membres de son personnel, a précisé Shanghai Disney sur son site internet.
Par ailleurs, la Chine a engagé la construction d'un hôpital anti-virus. Selon des images diffusés à la télévision, des dizaines d'engins de chantier étaient occupés à préparer le terrain sur lequel doit s'élever l'établissement à Wuhan, la ville de 11 millions d'habitants au coeur de l'épidémie. Les travaux doivent être achevés en un temps record et l'hôpital, de 25.000 m2, ouvrira ses portes le 3 février, selon l'agence Chine nouvelle. Il accueillera exclusivement des malades de la pneumonie virale d'origine inconnue qui a contaminé 26 personnes mortellement.
Une construction similaire pour le Sras en 2003
Le site "atténuera la pénurie de ressources médicales", a précisé l'agence de presse officielle. La ville de Wuhan, où sont concentrés la grande majorité des cas de contamination, a été placée jeudi de facto sous quarantaine, les habitants n'étant plus autorisés à sortir. La Chine avait déjà construit à Pékin un hôpital dans un temps record - une semaine - lors de l'épidémie de Sras en 2003. Le site rassemblait des bâtiments préfabriqués.
Après la quarantaine imposée en réponse à ce virus, plus de 40 millions d'habitants du centre de la Chine étaient désormais bloqués vendredi par des mesures anti-épidémie. Conséquence : à Pékin, les rues sont désertes, a constaté sur place, le correspondant d'Europe 1, Sébastien Le Belzic. À quelques heures du Nouvel an chinois, les esprits ne sont pas à la fête. La Cité interdite est fermée aux touristes et toutes les festivités sont annulées. La mairie conseille aux habitants de rester chez eux.
Pékin a des airs de ville fantôme
"Chez moi, dans l'ascenseur, il y a des affiches qui nous conseillent de sortir le moins possible. On ne pourra rien faire pendant ces vacances du Nouvel an. J'ai pris le métro tout à l'heure, il n'y avait presque personne. Tout le monde porte un masque", a témoigné une femme au micro d'Europe 1.
Du côté de la commune du Yangtsé, Jingzhou, les autorités ont imposé une interdiction de quitter la ville en train, en bateau ou en autocar. La localité, qui compte plus de 6 millions d'habitants, est la neuvième à faire l'objet d'une telle mesure dans la région de Wuhan, la métropole au cœur de l'épidémie.