"Nous faisons l'objet d'enquêtes pour présomption de violation des lois anticorruption" et il y a "un risque d'importantes pénalités pour l'entreprise", craint le président exécutif d'Airbus, Tom Enders, dans une lettre adressée vendredi à tous les salariés du groupe. "Cette situation est due à notre décision, prise l'an dernier, de déclarer aux autorités et agences gouvernementales des inexactitudes que nous avions nous-mêmes découvertes. Cette décision était la bonne", souligne-t-il dans ce courrier.
Affaires de corruption. Pour le président d'Airbus, cette déclaration avec, rappelle-t-il, "l'appui total" du conseil d'administration", était la seule "ligne de conduite" possible pour le groupe car elle était "conforme" aux "valeurs", aux "standards d'éthique" et aux "règles de conformité" de l'entreprise. "Toutefois le processus sera long et de sérieuses conséquences ne sont pas à exclure, notamment le risque d'importantes pénalités pour l'entreprise", souligne-t-il.
Airbus est visé par une série d'enquêtes en Europe dans des affaires de corruption. En Autriche, Tom Enders figure parmi les personnes visées par une enquête sur un contrat controversé de vente de 18 avions de combat Eurofighter pour 2 milliards d'euros en 2003. Des enquêtes pour corruption sont également ouvertes en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France.
"Vivre une période turbulente et déroutante". "Nous serons probablement confrontés à une exposition médiatique fréquente, factuelle ou pas, à des fuites et de fausses allégations répandues par des personnes ayant un intérêt à discréditer la direction d'Airbus", prévient encore Tom Enders, avant de demander aux salariés de se préparer "à vivre une période turbulente et déroutante". Et il a lancé un appel à soutenir la direction et le conseil d'administration. "N'écoutez pas les discours simplistes ou nationalistes, n'alimentez pas les rumeurs", demande-t-il, affirmant qu'avec l'unité et le travail d'équipe, Airbus sortira "renforcé et plus compétitif".