Les services du renseignement américain considèrent que Vladimir Poutine n'a pas directement ordonné la mort de l'opposant russe Alexeï Navalny en février, rapporte samedi le Wall Street Journal (WSJ). La CIA et d'autres agences de renseignement estiment que le président russe n'a pas ordonné "à ce moment-là" la mort du principal opposant du Kremlin, selon le WSJ qui cite des sources anonymes au fait du dossier.
Une conclusion accueillie avec circonspection par d'autres services de renseignement occidentaux et contestée par des proches alliés du défunt, assure le quotidien. L'opposant russe Leonid Volkov a ainsi qualifié auprès du WSJ l'approche américaine de "naïve". Ceux qui affirment que Vladimir Poutine n'était pas au courant "ne comprennent manifestement rien au fonctionnement de la Russie d'aujourd'hui", a-t-il déclaré.
Le conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche n'a pas souhaité commenter
Les agences américaines se basent à la fois sur des renseignements classifiés et sur l'analyse d'éléments publics pour aboutir à cette conclusion qui soulève de nouvelles questions sur les circonstances de la mort d'Alexeï Navalny dans une prison isolée de l'Arctique. Parmi les éléments pris en compte : le fait que ce décès soit survenu en pleine campagne électorale pour la présidentielle russe de mars.
Sollicité par l'AFP, le conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche n'a pas souhaité commenter l'article. Des pays occidentaux, dont les États-Unis, considèrent que le président russe est "responsable" de la mort de l'opposant russe. "Ne vous méprenez pas, Poutine est responsable de la mort de Navalny", avait affirmé en février Joe Biden.
Principal ennemi politique du Kremlin, Alexeï Navalny est mort à 47 ans le 16 février dans des circonstances troubles, dans un établissement pénitentiaire de l'Arctique où il était soumis à des conditions de détention particulièrement sévères. Les autorités russes ont affirmé qu'il était mort de causes naturelles, mais les proches de l'opposant les accusent de meurtre.