Volodymyr Zelensky promet des «représailles» à la Russie, le jour de l'indépendance de l'Ukraine

Volodymyr Zelensky
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avec AFP // Crédit photo : Handout / UKRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP
Lors des célébrations du jour de l'indépendance de son pays de l'Union soviétique, Volodymyr Zelensky a promis des représailles à la Russie pour son invasion en Ukraine. Moscou et Kiev ont également annoncé un échange de prisonniers de guerre, impliquant 230 personnes, 115 pour chaque camp. 

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a promis samedi des "représailles" à la Russie pour son invasion de l'Ukraine et de promulguer la loi interdisant l'Église orthodoxe ukrainienne liée à Moscou, jour où son pays célèbre son indépendance de l'Union soviétique. Moscou et Kiev ont également annoncé un échange de prisonniers de guerre impliquant 230 personnes -- 115 pour chaque camp --, grâce à une médiation des Émirats arabes unis.

La Russie voulait "nous détruire" mais la guerre est "revenue chez elle"

Les forces ukrainiennes ont porté le 6 août les combats sur le sol de leur adversaire en lançant une offensive d'une ampleur sans précédent dans la région russe frontalière de Koursk. Elles s'y sont emparées de dizaines de localités, tandis que les troupes russes continuent d'avancer dans le Donbass, l'est ukrainien. La Russie voulait "nous détruire" mais la guerre est "revenue chez elle", a déclaré Volodymyr Zelensky à ses compatriotes dans une vidéo enregistrée dans une zone forestière de la région de Soumy, la region frontalière d'où Kiev a lancé son offensive surprise en Russie.

Kiev "surprend une fois de plus", a affirmé Volodymyr Zelensky, promettant que la Russie "va savoir ce que sont des représailles". Le président ukrainien a ajouté : "Quiconque veut semer le mal sur notre terre en récoltera les fruits sur son propre territoire. Il ne s'agit là ni d'une prédiction, ni d'une fanfaronnade, ni d'une vengeance aveugle. Ce n'est que justice." Il a qualifié le président russe Vladimir Poutine de "vieil homme malade de la Place Rouge qui menace constamment tout le monde avec le bouton rouge" nucléaire.

 

Depuis plusieurs jours, Moscou agite la menace d'une catastrophe nucléaire en cas d'attaque de l'armée ukrainienne sur la centrale nucléaire de Koursk, située à une cinquantaine de kilomètres des positions ukrainiennes dans cette région. Vladimir Poutine a assuré que l'Ukraine avait essayé de frapper le site.

La Russie et l'Ukraine ont annoncé un nouvel échange de prisonniers impliquant 230 personnes

Malgré ces déclarations guerrières, la Russie et l'Ukraine ont annoncé un nouvel échange de prisonniers impliquant 230 personnes, dont des soldats qui avaient été capturés lors de l'offensive surprise de Koursk. L'Ukraine avait assuré avoir fait prisonnier "des centaines" de soldats russes, dont des conscrits et des gardes-frontières, lors de cette opération, tandis que des milliers de militaires ukrainiens sont toujours détenus par la Russie.

Comme lors des précédents échanges, celui de samedi a eu lieu grâce à l'entremise des Émirats arabes unis, qui se sont félicités d'être "un médiateur fiable" et appelé à la "désescalade" comme "seul moyen de résoudre le conflit".

 

Volodymyr Zelensky a pris part samedi aux célébrations officielles de l'indépendance sur la place Sainte-Sophie à Kiev, aux côtés du président polonais Andrzej Duda et de la Première ministre lituanienne Ingrida Simonyte, deux soutiens majeurs de son pays. Il a affirmé à cette occasion que les forces ukrainiennes avaient testé avec succès un nouveau missile, le "Palianytsia". Volodymyr Zelensky a également promulgué la loi interdisant la branche de l'Église orthodoxe ukrainienne dépendante du patriarcat de Moscou, qui fut longtemps la principale confession du pays.

Cette branche a coupé les ponts avec Moscou en 2022, mais les autorités ukrainiennes la considèrent toujours comme sous influence russe et ont multiplié les poursuites judiciaires à son encontre, provoquant l'emprisonnement de dizaines de prêtres. Si cette Église est en perte d'influence face à la nouvelle Église orthodoxe ukrainienne indépendante fondée en 2018, elle conserve toujours des milliers de paroisses à travers le pays. "Les orthodoxes ukrainiens font aujourd'hui un pas pour se libérer des démons de Moscou", a assuré Volodymyr Zelensky.

Les forces russes sont aux portes de Pokrovsk

Si l'offensive militaire ukrainienne déclenchée le 6 août dans la région russe de Koursk reçoit beaucoup d'attention, car elle porte les hostilités sur le sol de l'assaillant, l'épicentre des combats demeure dans la région industrielle ukrainienne du Donbass (Est), où l'armée russe a l'avantage. Les forces russes s'approchent notamment de Pokrovsk, important nœud logistique et ville de quelque 53.000 habitants, appelés par les autorités à évacuer d'urgence. Elles se trouvaient vendredi à moins de dix kilomètres de cette agglomération.

Dans une autre ville d'importance de cette région, Kostyantynivka, cinq personnes ont été tuées et cinq autre blessées samedi dans une frappe russe sur des zones résidentielles, selon le Parquet ukrainien. Les autorités ukrainiennes ont affirmé que leur offensive en Russie visait à créer une "zone tampon" contre les bombardements, à forcer Moscou à des négociations "équitables" et à pousser l'armée russe à redéployer des forces depuis d'autres parties du front.

 

Depuis le début de cette opération, plus de 130.000 personnes ont fui les combats et bombardements dans la région de Koursk, selon les autorités. Au moins 31 civils ont été tués et 143 blessés, d'après un bilan partiel de l'agence de presse d'État russe TASS. Cette offensive ukrainienne ne semble toutefois pas avoir ralenti la progression russe dans l'est de l'Ukraine, où les forces de Moscou se sont emparées cette semaine de plusieurs villages.