La Nouvelle-Zélande a renvoyé aux Kiribati un habitant de cet archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux qui s'est battu en vain pendant quatre ans pour devenir le premier réfugié climatique de la planète.
L'histoire de Ioane. Ioane Teitiota a été renvoyé mercredi dans son pays après avoir épuisé tous ses recours juridiques pour demeurer en Nouvelle-Zélande, a annoncé jeudi un de ses proches. Il réclamait le statut de réfugié au motif que lui, sa femme et leurs trois enfants tous nés en Nouvelle-Zélande, couraient un péril mortel aux Kiribati. Des zones entières de l'archipel, une trentaine d'atolls coralliens dont la plupart dépassent à peine le niveau de l'eau, sont de fait régulièrement envahies par l'océan.
"Aux Kiribati, il n'y a pas de vie". "Le changement climatique est une forme de persécution et nous avons tenté de sauver cette famille en demandant l'asile en Nouvelle-Zélande", a déclaré sur Radio New Zealand le révérend Iosefa Suamalie, un des nombreux soutiens de Ioane Teitiota."Aux Kiribati, il n'y a pas de vie, il n'y a pas d'espoir. Nous renvoyons les enfants dans un endroit qui n'est pas sûr pour eux", a-t-il déploré.
Pas de "grave danger". Confirmant les rejets prononcés en première instance et en appel, la Cour suprême néo-zélandaise avait estimé en juillet que Ionane Teitiota ne répondait pas aux critères d'octroi du statut de réfugié, lequel doit être menacé de persécution dans son pays natal, selon l'ONU. Si la plus haute juridiction du pays a reconnu que les Kiribati étaient "incontestablement confrontée à des défis" climatiques, elle a également estimé que "Ioane Teitiota n'encourait pas de 'grave danger'" dans son pays natal.