Quelques heures après son arrestation par la police britannique à l'ambassade d'Équateur à Londres, jeudi matin, le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a été reconnu coupable jeudi après-midi par le tribunal de Westminster d'avoir violé les conditions de sa liberté provisoire, un délit passible d'un an de prison.
Les informations à suivre :
- Arrêté jeudi matin, Julian Assange a comparu devant un tribunal de Londres jeudi après-midi
- Il a été reconnu coupable d'avoir violé les conditions de sa liberté provisoire
- Les États-Unis l'ont inculpé* pour "piratage informatique"
Arrêté jeudi matin…
Fondateur de WikiLeaks, Julian Assange a été arrêté jeudi matin à l'ambassade d'Équateur à Londres où il était réfugié depuis près de sept ans, en vertu d'un mandat de juin 2012 délivré par la justice britannique pour non présentation au tribunal, et d'une demande d'extradition américaine. Il lui est reproché, entre autres, d'avoir diffusé de centaines de milliers de messages de bipeurs envoyés aux États-Unis le 11 septembre 2001. Le site revendique avoir publié "plus de 10 millions de documents" concernant la finance, le divertissement ou la politique.
Julian Assange a été arrêté dans les murs de l'ambassade équatorienne par la police britannique, à l'invitation, selon WikiLeaks, de l'ambassadeur équatorien. La Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques précise en effet qu'une intervention des forces de l'ordre du pays hôte est possible "avec le consentement du chef de la mission", ce qui a été le cas dans l'affaire Assange. Selon Scotland Yard, l'arrestation répond à la fois à un mandat délivré en juin 2012 par un tribunal londonien pour non présentation au tribunal et à une demande d'extradition américaine.
… et jugé jeudi après-midi
Julian Assange a été présenté jeudi en début d'après-midi devant un tribunal londonien. L'Australien de 47 ans est entré dans une salle d'audience du tribunal de Westminster, chemise et veste foncées, esquissant un salut, pouce levé, en direction de la presse. Il a ensuite été reconnu coupable d'avoir violé les conditions de sa liberté provisoire. Une autre audience concernant la demande d'extradition américaine aura lieu le 2 mai. Par la voix de son avocat, Julian Assange va s'opposer à cette demande d'extradition.
Poursuivi pour "piratage informatique"…
Son arrestation répond à la fois fois à un mandat délivré en juin 2012 par un tribunal londonien pour non présentation au tribunal et à une demande d'extradition américaine. Aux États-Unis, il vient d'ailleurs d'être inculpé d'association de malfaiteurs en vue de commettre un "piratage informatique". Cette peine est passible d'une peine maximum de 5 ans de prison, précise le ministère dans un communiqué. Selon l'acte d'inculpation, qui était jusqu'ici sous scellés, l'Australien est accusé d'avoir accepté d'aider l'ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense.
… et bientôt, de nouveau, pour viol ?
Julian Assange a aussi été visé par deux accusations, l'une pour viol et l'autre pour agression sexuelle, en Suède. C'est pour échapper à une arrestation dans ces affaires qu'il s'était réfugié dans l'ambassade d'Equateur le 19 juin 2012. La plainte pour agression sexuelle a été frappée par la prescription en 2015, puis la Suède a abandonné les poursuites dans la deuxième affaire en mai 2017, faute de pouvoir faire avancer l'enquête. À l'annonce de l'arrestation jeudi, l'avocate de la plaignante a réclamé la réouverture de l'enquête. "Nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l'enquête suédoise et qu'Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol", a déclaré Elisabeth Massi Fritz. Il encourrait alors six ans de prison.
*Le terme 'inculpé' n'existe plus dans la procédure judiciaire française mais est toujours employé aux États-Unis. Europe1.fr a choisi de conserver le terme employé par les autorités judiciaires locales.