Les rebelles chiites Houthis au Yémen ont fermé des dizaines d'ONG et lancé une vaste campagne d'arrestations d'opposants depuis qu'ils ont pris le contrôle de la capitale Sanaa fin 2014, a déclaré dimanche Human Rights Watch (HRW).
Fermeture des locaux de 33 groupes. L'organisation de défense des droits de l'Homme dit avoir interrogé des militants de quatre organisations à Sanaa, fermées par les Houthis en avril dernier en raison apparemment de leurs liens avec le parti islamiste sunnite Al-Islah, opposé à ces miliciens soutenus par Téhéran. Le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a indiqué à HRW que depuis l'entrée des Houthis dans la capitale yéménite en septembre 2014, les locaux de 33 groupes avaient été fermés et que, dans de nombreux cas, des équipements avaient été confisqués.
Une série d'arrestations et de disparitions. Ces fermetures par les Houthis sont intervenues "au milieu d'une campagne d'arrestations et de disparitions forcées de militants, de figures de l'opposition et de journalistes", a rappelé Joe Stork, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient. Partis de Saada, leur fief dans le nord du Yémen, les Houthis, qui s'estimaient marginalisés par le pouvoir central, ont progressivement conquis de nombreux territoires, entraînant en mars 2015 l'intervention d'une coalition arabo-sunnite conduite par Ryad en soutien au gouvernement reconnu internationalement.