Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a condamné mardi la "nature criminelle" des rebelles yéménites Houthis, au lendemain de "l'assassinat" d'Ali Abdallah Saleh, l'ex-président de ce pays en guerre.
Une milice "dépourvue d'humanité". La mort d'Ali Abdallah Saleh dans des affrontements avec les Houthis "présage d'une explosion de la situation sécuritaire" au Yémen, a ajouté le chef de l'organisation panarabe. "L'assassinat (de Saleh), et la façon dont il a été perpétré, révèle à tous la nature criminelle, dépourvue d'humanité, de cette milice qui constitue la raison principale de la dévastation qui a frappé ce pays", a écrit Ahmed Aboul Gheit dans son communiqué.
Les Houthis dénoncent "un complot". Ali Abdallah Saleh a été tué lundi par des rebelles Houthis, des alliés avec lesquels il venait de rompre. Soutenus par l'Iran, les Houthis ont appelé à une grande manifestation dans la capitale mardi après-midi pour célébrer ce qu'ils appellent "l'échec d'un complot ourdi" par l'ex-président et une partie de sa formation politique, le Congrès populaire général (CPG).
Rupture d'alliance. Allié ces dernières années face au gouvernement internationalement reconnu d'Abd Rabbo Mansour Hadi, Ali Abdallah Saleh et les Houthis ont rompu cette alliance la semaine passée. Les affrontements qui ont suivi dans la capitale Sanaa, aux mains de ces deux camps rebelles, ont fait au moins 234 morts et 400 blessés, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
8.750 morts depuis 2015. La guerre au Yémen avive les tensions régionales entre l'Arabie saoudite et l'Iran, accusé par Ryad de soutenir militairement les Houthis, ce que Téhéran réfute. Ce conflit a fait plus de 8.750 morts depuis mars 2015 et l'intervention d'une coalition militaire emmenée par Ryad contre les Houthis. Ahmed Aboul Saleh a été président du Yémen pendant 33 Ans, avant d'être contraint à quitter le pouvoir en 2012 dans le sillage du Printemps arabe.