Emmerson Mnangagwa, qui s'apprête à succéder à Robert Mugabe, a salué mercredi "le début d'une nouvelle démocratie" au Zimbabwe, dans son premier discours depuis le début de la crise.
Appel à "tous les patriotes" à travailler ensemble. "Aujourd'hui, nous assistons au début d'une nouvelle démocratie", a-t-il lancé, tout sourire, sous les vivats de centaines de personnes réunies devant le siège du parti au pouvoir, la Zanu-PF, à Harare. Promettant d'être "le serviteur" du peuple, l'ancien vice-président, 75 ans, qui doit être investi vendredi président du pays, a appelé "tous les Zimbabwéens patriotes à se réunir, à travailler ensemble". "Nous voulons la croissance de notre économie, nous voulons des emplois", a-t-il encore lancé, alors que le Zimbabwe connaît un chômage de masse, une crise des liquidités et un endettement croissant.
Remerciement à l'armée. Tout juste rentré au Zimbabwe, ce cacique du régime Mugabe a a également redit qu'il avait dû s'exiler par crainte pour sa sécurité, après avoir été évincé du gouvernement le 6 novembre après un bras de fer avec la Première dame, Grace Mugabe. Il a remercié l'armée qui, suite à son limogeage, est intervenue dans la nuit du 14 au 15, sans violence apparente. Cet ancien pilier de l'appareil sécuritaire a révélé avoir été "en contact permanent" avec les chefs de l'armée pendant la crise.
Poing levé. Sous la pression des militaires, de la rue et de son parti, Robert Mugabe, 93 ans, a accepté mardi de démissionner après 37 ans à la tête du pays. "Les tentatives de faire dérailler ce processus ont été intenses", a assuré sans en dire plus Emmerson Mnangagwa, alias "ED" ou "le crocodile". Vêtu d'un costume bleu roi, il a salué la foule le poing levé après avoir été présenté comme "le président du Zimbabwe". Robert Mugabe, ancien héros de la lutte pour l'indépendance, était coutumier des discours au vitriol dans lesquels il brocardait tour à tour les Occidentaux, les homosexuels et l'opposition.