Faut-il négocier ? Jusqu'à quel point ? Ou bien sortir la Grèce de la zone euro ? Ces questions hantent les capitales européennes, alors qu'un sommet des dirigeants de la zone euro est prévu mardi à Bruxelles, après le non des grecs au referendum. Si François Hollande tente d'endosser le rôle de médiateur, Angela Merkel, elle, joue jusqu’ici la carte de la fermeté. L'Allemagne, premier créancier de la Grèce, ne semble pas prête de s'assouplir. Les "conditions pour des négociations autour d'un nouveau programme d'aide" ne sont pas réunies", a d’ailleurs déclaré lundi le porte-parole de la chancelière allemande. Mais cette dernière pourrait, contre toute attente, tendre la main aux grecs, pour laisser une trace dans l'Histoire.
Un dossier sur lequel elle ne veut rien lâcher. Car, au fil des différentes coalitions qu’elle a dirigées en Allemagne depuis maintenant dix ans, la chancelière a dû céder des dossiers à ses partenaires, parfois des très grandes réformes. Mais cette question grecque, et donc européenne, Angela Merkel a toujours souhaité la garder pour elle.
Si elle échoue, elle n’aura aucun bilan personnel à faire valoir de ses trois mandats à la tête du pays. Un véritable fiasco politique pour elle. C’est pourquoi elle souhaite laisser la porte ouverte à de nouvelles négociations avec Athènes.
Changer de posture… et se mettre son pays à dos. Une posture qui constituait d’ailleurs, jusqu’à dimanche soir, la ligne majoritaire dans son pays, où les allemands ne voulaient pas d’une sortie de la Grèce de la zone euro.
Mais ce non au referendum, représente aujourd’hui un camouflet, faisait basculer l’Allemagne dans la tentation d'un "Grexit". Même les milieux d’affaires, les dirigeants économiques et la presse souhaitent que la Grèce s’en aille. Il va donc être difficile pour Angela Merkel de résister à son pays. Mais si elle veut écrire une page de l’histoire de l’Europe, il faudra qu’elle accepte de devenir impopulaire chez elle.