Le 31 août 1997, la princesse Diana meurt dans un accident de voiture à Paris. Une nouvelle qui ébranle la monarchie britannique et bouleverse un pays tout entier. 2,5 milliards de téléspectateurs suivent quelques jours plus tard les obsèques de l'ex-épouse du Prince Charles en direct à la télévision. L'enquête pour déterminer les causes de la mort de la princesse est également relayée par les médias du monde entier. Hors séries, numéros spéciaux dans les kiosques, documentaires inédits à la télévision, émissions de radio… vingt ans après, les médias sortent le grand jeu pour commémorer la mort de la "princesse des coeurs".
"Un personnage historique". Pourtant, l'émotion n'est plus aussi vive qu'il y a deux décennies. "Chez les médias il y a une volonté de s'approprier le sujet mais ça ne veut pas dire que l'émotion ressentie est comparable à ce qui s'est passé il y a vingt ans", nous explique Bernard Cottret, historien, auteur de Ces Reines qui ont fait l'Angleterre Ed. Tallandier/ (Sortie en poche dans la collection texto). "En Grande Bretagne, c'est quelque chose d'éloigné désormais. Il faut remonter à 30 ans pour se souvenir de Diana vivante", acquiesce Philip Turle, journaliste britannique à RFI. "Beaucoup de jeunes gens la considèrent aujourd'hui comme un personnage historique". Et la préoccupation des Britanniques est ailleurs : "Ils s'intéressent davantage à la question de la succession. La reine vieillit, on se demande si c'est Charles qui va monter sur le trône, le tout avec en trame de fond le brexit et la menace d'un éclatement du Royaume-Uni", souligne Bernard Cottret. "Ils s'intéressent davantage à William et Kate", ajoute le journaliste à RFI.
Une commémoration discrète. D'ailleurs la monarchie a choisi de commémorer cet anniversaire en toute discrétion. Contrairement aux commémorations des dix ans, aucune grande festivité populaire n'est programmée cette année pour les vingt ans de la mort de la princesse de Galles. Seuls quelques événements ont ponctué cette année d'hommages : une exposition des robes de Lady Di, au palais de Kensington, la résidence officielle de Diana Spencer et aujourd'hui celle de son fils William et de son épouse Kate, et l'ouverture d'un jardin mémorial dans cette même demeure. Une statue de la princesse de Galles doit également être érigée prochainement. "L'exposition, dans la résidence de Kensington, là où la tradition est d'exposer les robes des reines, est une manière de réintégrer Diana à la monarchie. Lady Di qui était l'enfant rebelle revient au bercail. Aujourd'hui tout est rentré dans l'ordre", commente Bernard Cottret.
Une profusion de documentaires. Pour autant, la princesse n'a pas totalement disparu de la mémoire des Britanniques et encore moins de celle des médias qui, au Royaume Uni, y voient un "bon filon". "Les médias continuent à parler d'elle et à faire des Unes sur Diana car pour une large majorité de la population elle a joué un grand rôle", souligne Philip Turle. Depuis le début du mois d'août les télévisions britanniques multiplient les documentaires inédits. Et les diffusions presse et télévisuelles seront de plus en plus nombreuses à l'approche de la date anniversaire, jeudi prochain.
Et la France, où s'est déroulé le tragique accident, n'est pas en reste. C8, TMC et W9 ont diffusé la semaine dernière des documentaires consacrés à la princesse de Galles et NRJ 12 reviendra dimanche sur le "destin brisé" de Diana. Sur France 2, la programmation télévisuelle est presque digne d'un 14 juillet. La chaîne passe en édition spéciale dimanche 27 août. Elle diffusera plusieurs documentaires et une enquête de la rédaction : "Cellule de crise". "Nous avons souhaité revenir sur le déroulé de la nuit de son accident sous l'angle de la gestion de crise", explique Mickaël Guedj, le réalisateur. "Pour nous c'est une autre façon de réagir à cet événement, en apportant un éclairage un peu nouveau, le témoignage de ceux qui étaient en première ligne le soir de l'accident", nous explique-t-il. 20 ans après les circonstances de la mort de la princesse sont régulièrement mises en doute. "C'est une histoire incroyable. C'est ce que nous disent les policiers qui ont géré l'affaire le jour J", ajoute le journaliste. "Il est difficile d'admettre qu'une jeune princesse comme Diana ait pu mourir dans un accident si banal".