Les excuses de Laurent Ruquier, regrettant la tribune offerte 5 ans durant à Eric Zemmour, n'en finissent plus de faire réagir. Sur Canal+, Nicolas Domenach a dénoncé un geste sans élégance. Le journaliste Jean-François Kahn a estimé de son côté que Laurent Ruquier n'avait pas conscience de ce qu'il faisait à l'époque. Quant à Marine Le Pen, elle a écrit au CSA pour se plaindre du traitement du Front National dans l'émission de samedi dernier.
À ces critiques s'ajoute celle de Philippe Bilger, magistrat honoraire, auteur d'une tribune dans le Figaro où Laurent Ruquier se voit reprocher une "lâcheté indécente". Interrogé sur Europe 1 mardi, Bilger a dénoncé une "attitude tout à fait choquante sur le plan humain" de la part de l'animateur, entre ingratitude et manigance.
Ruquier traité de lâche. "Il est vraiment petit, étriqué, de venir dire trois ans plus tard qu'il regrette d'avoir invité Eric Zemmour, en prétendant qu'il fait la banalisation des idées FN. Eric Zemmour fait une seule banalisation : celle de ses propres idées !", a lancé Philippe Bilger.
"Comprendre au bout de 8 ans qu'Eric Zemmour est dangereux et qu'au fond il n'aurait pas du lui permettre d'exprimer ses opinions, c'est une lucidité rétrospective choquante, ça révèle un peu de lâcheté", a poursuivi l'invité du Grand Direct des médias.
Aymeric Caron dans le viseur. Quand beaucoup s'interrogent sur le cas Zemmour, Philippe Bilger a ciblé une autre personnalité d'On n'est pas couché, Aymeric Caron. Celui qui partage le pupitre de Léa Salamé hérite des reproches formulés à Eric Zemmour : pour le magistrat honoraire, si quelqu'un fait le jeu du FN, c'est bien Caron.
"C'est la revanche d'Aymeric Caron qui fait plus pour l'ampleur du FN, c'est très clair", a avancé Philippe Bilger, regrettant "une idéologie en permanence dogmatique" chez le chroniqueur. Et de conclure : "A chaque fois qu'Aymeric Caron utilise cette posture intellectuelle, le FN a un militant de plus !"
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