Les premières annonces fusent déjà. A peine nommée à la présidence de France Télévisions, Delphine Ernotte qui prendra ses fonctions fin août, a dévoilé son projet pour les prochaines années. Un projet baptisé "Plan Audace", résumé en 31 pages et quelques grandes lignes. Europe1.fr vous liste ce qui pourrait changer pour la télévision publique française.
•La priorité : dégraisser les effectifs
C'est en partie pour ses qualités de "cost killer" qu'elle a été nommée par le CSA qui loue son "expérience reconnue dans la gestion du dialogue social". Rien d'étonnant à ce que Delphine Ernotte, passée par France-Télécom puis Orange, ait érigé la réduction des effectifs au rang de priorité numéro un.
Cette manager de 48 ans voudrait imposer un "blocage des embauches", le "non-remplacement des départs" et un principe de "modération salariale", sans chiffrer le bénéfice retiré de ces trois mesures. A son arrivée, la nouvelle PDG devra également s'attaquer à l'épineux dossier de la fusion des rédactions de France 2 et France 3, censée être effective en 2016.
Il faudra pour ce faire dialoguer en bonne entente avec les syndicats, qui ne voient pas son arrivée d'un bon œil. "Nous n'ignorons pas d'où vient Mme Ernotte et avons tous en tête le coût humain des restructurations successives à France Télécom/Orange et les choix managériaux qui y étaient liés", écrit la CGT de France Télévisions, qui redoute qu'elle ne vienne "dégraisser le mammouth et mettre en musique un énième plan d'économies".
•L'autre objectif : réformer France 3 et France 2
Outre la fusion des rédactions des deux plus grosses chaînes publiques, Delphine Ernotte va aussi s'attaquer à la refonte des programmes de France 2 et France 3. C'est un des objectifs fixés par le gouvernement : rendre les deux antennes plus lisibles et identifiables pour les téléspectateurs. Pour ce faire, la nouvelle PDG veut faire de France 2 "la chaîne du flux et de l'événementiel" tandis que France 3 deviendrait "la chaîne du patrimoine et des territoires". Le tout dans le but de rajeunir le public de France Télévisions, qui ne cesse de vieillir depuis plusieurs années. Aujourd'hui le téléspectateur moyen de France 2 a 58 ans, contre 60 pour celui de France 3.
•Le but de la manœuvre : inverser la tendance budgétaire
In fine, ce sont ces chiffres que Delphine Ernotte aimerait pouvoir effacer des tablettes lors de son passage à la tête de l'audiovisuel public : depuis 2013, France Télévisions a été déficitaire à la fin de chaque exercice (85 millions d'euros en 2013, 40 en 2014 et 10 prévus en 2015). Tout l'enjeu pour elle sera de parvenir à stopper l'hémorragie financière sans bloquer le dialogue social.
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