Comme chaque année depuis 2002, Reporters sans Frontières (RSF) a publié mercredi son classement annuel de la liberté de la presse dans le monde. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que pour la France, le bilan est mauvais. Encore 11e de ce classement en 2002, elle n’est cette que 44e sur 178 cette année.
La France est classée juste derrière la Papouasie-Nouvelle Guinée, la Tanzanie, et très loin derrière la Tanzanie, 25e, ou le Chili, 33e. Sur la carte qui accompagne le Rapport de Reporters sans frontières, l’Hexagone est ainsi classé parmi les Etats présentant des "problèmes sensibles".
L’Union européenne en baisse
Au-delà de la dégringolade de la France, le rapport note un recul de l’Union européenne, qui avait toujours dominé ce classement, sur la liberté de la presse. "Le modèle européen se fragilise (…) Si elle ne se ressaisit pas, l'Union européenne risque de perdre son statut de leader dans le domaine du respect des droits de l'homme", écrit l’association.
"Sur les vingt-sept pays membres de l'UE, treize pays se trouvent dans les vingt premiers. Quatorze pays sont sous la vingtième place et certains se retrouvent même très bas dans le classement : Grèce (70e), Bulgarie (70e), Roumanie (52e), Italie (49e). L’écart continue de se creuser entre les bons et les mauvais élèves", a ainsi constaté RSF.
Si le classement est dominé par la Finlande, membre de l’Union européenne depuis 1995, la 2e place revient à l’Islande, et la 3e à la Norvège, qui n’appartiennent pas à l’UE. Certains pays d’Europe de l’Est, comme l’Estonie (9e), la Lituanie (11e) ou la République tchèque (23e), sont très bien classés. De leur côté, les Etats-Unis sont 20e, et le Canada 21e.
Les dictatures en ligne de mire
Pour sa neuvième édition, RSF a réitéré ses appels à la libération de Liu Xiaobo, récent Prix Nobel de la Paix, emprisonné en Chine pour avoir critiqué le régime de Pékin.
Le dernier pays du classement est l’Erythrée (178e), derrière la Corée du Nord, le Turkménistan, l’Iran, ou encore la Birmanie. Certains pays, dont "le Rwanda, le Yémen et la Syrie ont rejoint la Birmanie et la Corée du Nord dans le carré des pays les plus répressifs de la planète envers les journalistes", note RSF.
"Cette tendance n'augure rien de bon pour l'année 2011. Elle n'est malheureusement pas à l'amélioration dans les pays les plus autoritaires", regrette Jean-François Julliard, patron de RSF.
A noter toutefois : pour la première fois depuis la création du classement annuel en 2002, Cuba ne fait pas partie des dix derniers, et prend la 166e place. "Cette progression est principalement due à la libération de 14 journalistes et 22 militants pendant l’été 2010", précise l’association.