>> L'INFO. Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, a été nommé mercredi président du Conseil du supérieur de l'audiovisuel (CSA) par François Hollande, a annoncé mercredi l'Elysée dans un communiqué. Agé de 61 ans, ce conseiller d'Etat, et ancien ambassadeur de France à Madrid, va succéder à Michel Boyon à la tête du CSA. Cette nomination doit encore être validée par les commissions ad hoc de l'Assemblée nationale et du Sénat.
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Un homme d'influence. Olivier Schrameck est l'archétype du haut fonctionnaire, grand serviteur de l'Etat, même s'il a fait une grande partie de sa carrière auprès de Lionel Jospin. Réservé et courtois presque à l'excès, cet homme de taille moyenne aux fines lunettes arbore en toutes circonstances un même sourire bienveillant qui ne laisse rien transparaître de ses sentiments. Directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon durant la troisième cohabitation (1997-2002), ce juriste très méthodique et pointilleux a gagné ses galons politiques face à Dominique de Villepin, son interlocuteur d'alors à l'Elysée.
A Matignon, Olivier Schrameck s'est assuré une grande influence qui lui valut quelques inimitiés parmi les ministres de l'époque. "On me dit homme d'influence, je ne me veux en aucun cas en éminence grise", se définit-il alors, même s'il est en réalité les deux à la fois. A noter qu'en 2012, après l'élection de François Hollande à l'Elysée, il participe à la commission chargée de la rénovation et de la déontologie de la vie publique présidée par Lionel Jospin.
"Nullement une nomination politique". La nomination de nouveaux conseillers, généralement considérée comme éminemment politique, est toujours scrutée par le monde audiovisuel qui élabore son lobbying en fonction des personnalités désignées. Comme le rappelle Le Lab d'Europe 1, en janvier 2007, François Hollande, alors premier secrétaire du PS avait vivement dénoncé l'arrivée de Michel Boyon, ancien directeur de cabinet à Matignon de Jean-Pierre Raffarin de 2003 à 2005.
Avant même que des critiques n'apparaissent, le gouvernement a donc pris le soin de défendre le choix de François Hollande. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a assuré qu'il ne s'agissait "nullement d'une nomination politique". "Vous verrez à l'épreuve des faits, on ne peut pas faire de procès d'intention à M. Schrameck", dont la "compétence est reconnue", a-t-elle souligné.