La condamnation du polémiste Eric Zemmour pour provocation à la haine raciale ne devrait pas valoir de sanctions de la part de ses différents employeurs, qui jugent dans l'ensemble suffisants les regrets exprimés par le journaliste à l'époque des faits.
"Après ses déclarations, j'avais convoqué Eric Zemmour par lettre pour lui faire part de notre émotion et lui rappeler les principes éditoriaux du Figaro, en particulier la lutte contre le racisme et l'antisémitisme. A l'époque j'envisageais une sanction. Eric Zemmour m'a répondu et réitéré son adhésion totale à ces deux principes et a regretté ses propos si ces derniers avaient été mal interprétés. Dès lors, il n'y avait pas motif à sanctions et il n'y en pas plus aujourd'hui. Cette condamnation, c'est son problème, pas le mien", a déclaré mardi le patron du Figaro, Etienne Mougeotte.
"Eric Zemmour reste à l'antenne. Indépendamment de sa condamnation, on lui a rappelé d'être attentif au respect des valeurs de la station", a expliqué sobrement la direction de RTL.
Eric Zemmour est notamment chroniqueur dans l'émission "On n'est pas couché" sur France 2, animé par Laurent Ruquier, qui n'avait pas souhaité réagir à cette condamnation. France Télévisions a rappelé pour sa part dans un communiqué "l'attachement du service public aux valeurs humanistes et républicaines". "Le Président de France Télévisions a demandé à l'ensemble des directeurs de chaîne du service public de veiller à ce que de tels propos ne soient plus tenus sur nos antennes", souligne le texte.
Le 6 mars 2010, dans le magazine l'Hebdô diffusé sur France ô, Eric Zemmour avait estimé, en réponse à une question, que les employeurs "ont le droit" de refuser des Arabes ou des Noirs. La publication de la condamnation, précise France Télévisions, sera diffusée dans l'Hebdô, émission à laquelle Eric Zemmour ne participe plus depuis la rentrée 2010.
Les journalistes et techniciens CGT de France Télévisions ont jugé de leur côté qu'Eric Zemmour "n'a pas sa place sur les antennes de France Télévisions".