Une faille de sécurité chez Facebook a dévoilé à des personnes suspectées de terrorisme des informations concernant la vie privée d'employés s'occupant de la modération des contenus, a rapporté le Guardian vendredi.
Le profil de six employés vus par des terroristes potentiels. Au total, cette faille de sécurité, reconnue par Facebook, a impacté plus de 1.000 employés dans 22 départements de Facebook. Parmi ces employés, une quarantaine, basée en Irlande, est dédiée à la modération des contenus véhiculant de la propagande terroriste. Facebook pense que les profils d'au moins six d'entre eux ont pu être vus par des terroristes potentiels. Un bug dans le logiciel utilisé a fait apparaître automatiquement le profil des modérateurs dans les groupes Facebook qu'ils surveillaient.
Demandes d'amis. Certains administrateurs de ces groupes étaient supprimés pour non respect des conditions d'utilisation, mais les informations concernant la vie privée de ces employés ont donc été visibles par les administrateurs restants dans le groupe. Les modérateurs - des prestataires recrutés par Facebook - ont commencé s'inquiéter lorsqu'ils ont reçu des "demandes d'amis" de la part de personnes apparentées aux organisations terroristes qu'ils étaient chargés de surveiller sur le réseau social.
Peur des représailles. Le Guardian a pu rencontrer l'un d'eux. La vingtaine, né en Irak avant d'obtenir la citoyenne irlandaise, il a décidé de fuir l'Irlande par peur des représailles. Il a raconté au Guardian que sept individus soupçonnés d'être en lien avec un groupe terroriste, qu'il avait bannis de Facebook, et dont certains membres sont des sympathisants de l'Etat islamique, ont pu voir son profil personnel.
Installer une alarme. Facebook a proposé aux employés concernés de leur faire installer une alarme à leur domicile, et d'assurer leurs transports jusqu'à leur lieu de travail. Des mesures insuffisantes, selon le modérateur contacté par le Guardian et qui a décidé de quitter l'Irlande. "Je ne vais pas attendre qu'une bombe soit envoyée à mon domicile pour que Facebook réagisse", a-t-il notamment déclaré. Il a toutefois dû regagner l'Irlande au bout de quelques mois, faute d'argent. "Je n'ai pas de travail, j'ai de l'anxiété et je suis sous anti-dépresseurs", énumère celui qui a déposé une plainte contre Facebook. Il demande une compensation pour les dommages psychologiques provoqués par cette faille.