"En France, près de deux mille personnes chaque année disparaissent de façon inexpliquée et plus de 300 affaires criminelles restent non élucidées", clame la bande-annonce de l'émission Appel à témoins. M6 lance ce lundi soir sa nouvelle émission, qui vise à s'aider des téléspectateurs pour tenter de résoudre des cold cases. Europe 1 a reçu le producteur Jean-Marie Goix et le général Fabrice Bouillie, chef du service central de renseignement criminel de la Gendarmerie Nationale. L'émission est effectivement réalisée en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et le ministère de la Justice. Ils nous ont expliqué comme les journalistes d'M6 et la gendarmerie ont collaboré.
Une salle d'appels tenue par des gendarmes et des policiers
L'émission comprendra des rappels des faits et une "call room", une salle d'appels, pour recueillir les témoignages potentiels, ainsi que des reportages de terrain. La pièce d'appel, qui sera sur le plateau, sera "tenue, -et c'est important parce que c'est le respect du secret de l'instruction- , par des policiers et des gendarmes. Pas par des standardistes de M6 ou des journalistes", présente Jean-Marie Goix. "Il y aura une zone avec des experts qui vont vous raconter tout ce qu'ils ont fait depuis tant d'années sur les trois cas que nous allons aborder ce (lundi) soir et ils vont lancer eux-mêmes les appels à témoins et vont s'adresser à la caméra. Enfin, il y a la zone des familles qui sont là parce que pour eux et pour elles, c'est un peu l'opération de la dernière chance ce soir."
Trois affaires seront traitées ce lundi soir en direct : l'affaire Lucas Tronche, disparu à Bagnols-sur-Cèze dans le Gard le 18 mars 2015, celle de Gaëlle Fosset en avril 2007 à Saint-Germain-la-Campagne dans l'Eure, et la disparition de Suzanne Bourlier en juillet 2015 à Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher. "La police et la gendarmerie sont venues avec entre cinq et dix histoires. Nous les avons enquêtées parce que nous, notre principal problème était que les familles acceptent de participer de manière totale, volontaire, sans qu'on les force. Et on est tombé sur ces trois histoires."
"Pas là pour faire du sensationnel"
Pour chaque rappel des faits concernant ces affaires, il n'y aura pas de reconstitutions, par égard notamment pour les familles. "On n'est pas là pour faire du sensationnel, mais simplement pour réactiver des mémoires", souligne le général Fabrice Bouillie. De plus, "le fait d'évoquer les dossiers sans avoir à être 'influencé' par la reconstitution d'une scène de crime, par exemple, va permettre aux mémoires, justement, d'être les plus objectives possibles".
>> Retrouvez Philippe Vandel et Culture-Médias tous les jours de 9h à 11h sur Europe 1 ainsi qu’en replay et en podcast ici
Si les appels "sont jugés très importants, à ce moment là, il y a un système de switch qui permet à l'opérateur sur le plateau de transférer l'appel à un chef d'enquête qui est en coulisses, qu'on ne verra pas et qui va interroger plus longuement le téléspectateur", ajoute le producteur de l'émission.
Des envoyés spéciaux pour "montrer les lieux"
Seront également présents Emmanuelle Masson, la porte parole du ministère de la Justice, Eric Maurel, procureur de la République de Nîmes, Frédéric Chevalier, procureur de la République de Blois, Lola Menahem, commissaire de police judiciaire, Eric Berot, chef de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP). Il y aura également des envoyés spéciaux sur place, comme Laurent Valdiguié.
"On n'a pas fait les reportages avec la police et la gendarmerie. On a fait notre travail nous-mêmes, on est allés voir les familles", précise Jean-Marie Goix. L'intérêt de ces reportages, explique-t-il, c'est de "montrer les lieux" de l'affaire : "L'histoire dans laquelle on retrouvera Laurent, c'est un crime non élucidé. Une jeune fille de 21 ans retrouvé chez elle, lardée de 66 coups de couteau. Ça se passe dans une petite résidence et on pense que c'est intéressant de montrer cette résidence à la télévision. Voilà pourquoi on y va."
Les équipes d'enquête "vont écouter avec une grande attention l'émission"
En outre, l'émission comportera le témoignage du frère de Lucas Tronche, qui accepte de le faire en public pour la première fois, ainsi qu'un portrait-robot qui n'a jamais été diffusé dans l'affaire Bourlier. Ainsi, tous ces reportages, documents et témoignages potentiels ont un fort intérêt pour les équipes enquêtrices : "C'est tout l'intérêt de cette émission : qu'on ré-interroge les mémoires, susciter de nouvelles auditions, de nouveaux témoignages, qui vont permettre peut-être à certaines hypothèses de travail de resurgir et de retrouver une vitalité", affirme Fabrice Bouillie, qui sera lui-même en plateau. "Toutes nos équipes d'enquête sont mobilisées et vont écouter avec une très grande attention l'émission."
Les téléspectateurs pourront appeler le numéro vert : 0 800 10 11 21. Le standard sera sécurisé. Une adresse email est également disponible : appelatemoinsM6@interieur.gouv.fr.