Alors qu'on la disait moribonde, la chaîne CNews a vu lundi, pour la première fois, ses audiences dépasser celles de sa principale concurrente, BFMTV. La chaîne d'informations en continu, détenue par le groupe Canal+, cumule 2,7% de part d’audience contre 2,5% pour celle d'Altice. Dans le détail, cette progression est notamment portée par les deux locomotives de la chaîne que sont Pascal Praud et Éric Zemmour avec leurs émissions respectives. "Il y a incontestablement une tendance à la droitisation de notre pays", a réagi vendredi, au micro de Culture média sur Europe 1, le psychanalyste Gérard Miller, lui-même chroniqueur sur LCI, troisième chaîne d'informations en France avec 1,2% de part d'audience. Selon lui, "CNews séduit par ses mensonges et ses excès."
Il estime ainsi que la chaîne donne "un écho excessif" aux personnalités de droite. "Ne sont invités pendant des matinées entières que des gens de droite ou d'extrême-droite. Et parfois, miraculeusement, il y a quelqu'un de gauche. Le pluralisme n'est absolument pas respecté sur CNews", constate Gérard Miller.
"Des gens qui trouvent que Marine Le Pen est trop molle"
"C'est une chaîne qui n'a aucune autre ambition que de soutenir Marine Le Pen et Marion Maréchal de façon claire", avance même le chroniqueur. "J'ai des amis à CNews qui me racontent ce que sont les réunions de rédaction", rapporte encore Gérard Miller. "Ce sont des réactions de gens qui trouvent que Marine Le Pen est trop molle et qui veulent Marion Maréchal", avance-t-il.
Reprise en main par Vincent Bolloré en 2016, au moment de sa mainmise sur Canal+, l'ex I-Télé est régulièrement pointée du doigt pour la droitisation de sa ligne éditoriale. En mars dernier, le CSA a condamné CNews à une amende de 200.000 euros en raison des propos tenus par Éric Zemmour sur les migrants mineurs isolés, qualifiés de "voleurs" et d’"assassins". Le gendarme de l'audiovisuel a estimé qu'il s'agissait d'une "incitation à la haine" et "à la violence".