Elle a été la première femme à la tête de France Télévisions, elle est désormais la seule dirigeante du groupe à avoir rempilé. Delphine Ernotte va continuer à présider France Télévisions pour cinq années supplémentaires. En poste depuis 2015, elle a été reconduite mercredi après-midi dans ses fonctions par le CSA. Un nouveau mandat, et de nouveaux chantiers en perspective donc, que décrypte ce jeudi dans Culture médias sur Europe 1 Cyril Lacarrière, journaliste à l'Opinion bien connu des auditeurs de l'antenne pour ses chroniques quotidiennes dans l’émission de Philippe Vandel.
Plus de diversité...
C'était un des gros points de son premier mandat : mettre plus de femmes en avant dans le groupe. "On a une télévision d’hommes blancs de plus de 50 ans et cela, il va falloir que ça change" déclarait-elle ainsi sur Europe 1 en septembre 2015. Delphine Ernotte "a été pas mal mise sur le grill lors de son audition par le CSA sur ce sujet", explique Cyril Lacarrière. "Elle s'est donc engagée à faire mieux et a promis 30% de réalisatrices dès 2021 parmi le personnel, une meilleure représentation de la diversité sociale à l'antenne, mais aussi au sein du management."
Faut-il donc s'attendre à d'autres remplacements tonitruants comme l’éviction de David Pujadas en 2017 ? "Il va certainement en falloir d'autres, mais cette fois-ci ce ne sera pas simplement remplacer les hommes par des femmes."
... et d'économies
Déjà sommée de faire des économies, Delphine Ernotte va devoir maintenir le cap durant les cinq prochaines années. D'autant que la crise sanitaire n'a pas été une bonne nouvelle pour les finances du groupe, le déficit prévu sur l'année étant désormais estimé à 30 millions d'euros. Toujours à la demande de l'État, ce sont désormais "160 millions d'euros qu'elle doit économiser sur les deux prochaines années", indique Cyril Lacarrière.
Une tâche difficile pour laquelle Delphine Ernotte veut demander "un report d'un an", mais "il y a peu de chance qu'elle l'obtienne", glisse le journaliste. Sans oublier que la présidente doit faire "partir 2.000 personnes et effectuer 1.000 embauches d'ici 2022".
France 4 va-t-elle être sauvée ?
Première victime annoncée de la réforme de l’audiovisuel, France 4, destinée à mourir le 9 août prochain, va-t-elle finalement être sauvée ? Le doute est permis selon le spécialiste, puisqu'à un peu plus de deux semaines de l'arrêt théorique des programmes du canal qui coûte 40 millions d'euros par an, il n'y a "toujours pas de nouvelles". "Ce qui est amusant, c'est que tous les candidats à la présidence de France Télévisions ont dit vouloir la conserver", raconte le journaliste.
Il faut dire que le confinement a joué en la faveur de France 4 : dès les premiers jours, elle n’a pas hésité à bouleverser sa programmation pour se recentrer sur les programmes éducatifs. Pendant cinq à six heures par jours, des professeurs ont donné des leçons de français, de mathématiques ou encore d’anglais pour tous les niveaux entre le CP et la Terminale. Un changement radical qui pourrait continuer de séduire.