"Quand j'allais m'allonger sur un divan, même mes parents me disaient 'mais qu'est ce qui t'arrive ? T'es malade ?' Non, je n'étais pas malade, j'avais juste envie d'aller mieux." Quelques années plus tard, Marc-Olivier Fogiel va en effet bien mieux. À l'occasion de la diffusion de la série événement En Thérapie sur Arte, le patron de BFM TV, qui a depuis terminé cette analyse, raconte sur Europe 1 comme celle-ci l'a "sauvé" d'une voie qui n'était pas la sienne. "Ça me paraît important de livrer ce type de témoignage pour dédramatiser. Aller voir un psy, ça ne fait pas de vous un fou", insiste-t-il.
Une "quête" pour se "recentrer"
Tout a commencé par "une forme de dichotomie". Un "énorme contraste", mesure aujourd'hui Marc-Olivier Fogiel, "entre l'image que je renvoyais de moi-même, de jeune loup de la télé assez épanoui et assez ambitieux, et la réalité qui était la mienne, avec un profond mal-être et une grosse difficulté à être heureux au quotidien". Il y avait aussi cette "quête" de se "recentrer" sur ce qu'il était "vraiment, profondément".
" Si je livre ce témoignage, c'est parce que l'analyse reste encore taboue "
"Je me suis donc allongé sur le divan de mon psy pendant 18 ans, deux fois par semaine, même pendant des années compliquées pour moi après le tsunami, puisque j'ai eu la malchance d'être en Thaïlande en décembre 2004, à raison de trois séances par semaine."
Cette analyse lacanienne, limitée à 20 minutes et axée sur la parole et les non-dits, l'a "transformé". "Aujourd'hui, si je peux vivre tranquillement mon homosexualité, si je peux être un père de famille accompli, si je suis moins dans la recherche de l'image que je renvoie, si je suis beaucoup plus dans l'expression de mes sentiments, je le dois à Alain-Didier Weill", salue le patron de la chaîne d'information.
Un intervieweur transformé par l'analyse
Pourtant, Marc-Olivier Fogiel assure ne pas s'être servi de cette longue analyse dans la manière de mener les 55 interviews menées sur Le Divan, l'émission qu'il animait sur France 3. "Quand j'ai repris le divan d'Henry Chapier, j'avais cette réserve-là. J'avais l'impression que ça aurait galvaudé mon analyse. En revanche, l'homme que je suis devenu grâce à cette analyse a fait l'intervieweur que je suis devenu, qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Ma transformation personnelle s'est ressentie dans les interviews que j'ai pu faire."
C'est donc sans gêne que l'animateur évoque aujourd'hui ces séances salvatrices. "Si je livre ce témoignage, ce qui peut peut-être paraître impudique, mais c'est justement parce que l'analyse reste encore taboue chez beaucoup de gens." La fiction d'Arte, réalisée par Olivier Nakache et Éric Toledano, pourrait-elle normaliser le recours à l'analyse ?