Comment mieux traiter le phénomène du non-binarisme de genre, de plus en plus évoqué dans notre société ? L'émission Zone Interdite, diffusée dimanche soir sur M6 à 21h05, aborde ce sujet dans le documentaire Être ni homme, ni femme : enquête au cœur de la révolution des genres (Babel Press), alors qu'on parle aussi de personnes gender-fluides, a-genres ou neutres, des individus qui ne se sentent ni homme, ni femme. Il s'agit d'une identité à part entière, "comment on se sent profondément", explique à Europe 1, vendredi, Sarah Fournier, co-réalisatrice du documentaire.
Un jeune sur cinq se définirait ainsi
"Les personnes à qui on a parlé pendant un an nous décrivent qu'ils ne se sentent vraiment ni garçon, ni fille, dans une sorte de neutralité. Une des personnes fait la comparaison avec une règle qui disposerait de marqueurs 'hommes' et 'femmes' à chacune de ses extrémités. Eux se sentent au milieu, même s'ils peuvent fluctuer un peu", décrit la documentariste sur Europe 1.
La non-binarité n’est pas un phénomène de niche : 22% des 18-30 ans en France se définissent de la sorte. Pour étudier ce phénomène et comprendre ce qu’est le genre, Sarah Fournier et sa co-réalisatrice Sonia Hedidi ont parcouru la France, mais se sont aussi rendues en Suède, en Autriche et aux États-Unis.
"Les gens osent plus le montrer"
Les deux autrices ont pu constater que la fluidité de genre ne date pas d’aujourd’hui. "Il y a plus de jeunes qui en parlent mais, dans le film, on a un père de famille et un professeur d'université qui a 50 ans qui s'exprime", poursuit Sarah Fournier. "Il explique que ça a toujours existé, mais que les mots arrivent dessus et que les gens osent plus le montrer, l'expliquer et l'exprimer. Les personnages plus âgés à qui on a parlé expliquent qu'elles se sont toujours senties comme ça, mais qu'ils n'arrivaient pas à mettre des mots dessus jusqu'à aujourd'hui."