La chronologie des médias évolue. Cette expression technique désigne le calendrier qui régit les dates de diffusion d'un film à la télévision et sur les plateformes de streaming après sa sortie en salle. Soit le délai que doivent attendre les chaînes et les plateformes avant de diffuser un film. Lundi midi, les représentants du cinéma et des diffuseurs se rendent au Ministère de la Culture pour signer de nouvelles règles sur l'ordre et les délais d’exploitation des films au cinéma. Cette signature fait suite à de nombreuses négociations ces derniers mois.
Canal+ grand gagnant, TF1 insatisfait
Parmi les grands gagnants de cette nouvelle chronologie des médias : Canal+. Pour obtenir une meilleure exposition que les plateformes comme Disney+ ou Netflix, la chaîne cryptée a accepté en décembre dernier d'investir 190 millions d'euros par an dans le cinéma. Résultat : Canal+ pourra diffuser les films qu'il préfinance seulement six mois après leur sortie en salle. Jusqu'ici la chaîne devait attendre huit mois.
De leur côté, les chaînes gratuites publiques et privées devront attendre 22 mois pour diffuser un film après sa sortie en salle. Une règle défavorable selon TF1, qui a souhaité une totale exclusivité de la diffusion, afin d'éviter que ses films ne soient préalablement diffusés sur les plateformes.
Netflix devant Disney+ et Amazon Prime
Netflix a signé, quant à elle, un accord avec les professionnels du cinéma qui l'engage notamment à financer de "petits films", à hauteur de 3 à 4 millions d’euros. Ce qui représente tout de même 40 millions d'euros par an d'investissement dans le cinéma français. Cet accord lui donnera le droit de mettre en ligne ces films quinze mois après leur sortie en salle, pour une durée de sept mois. Ce sera plus long pour Disney+ et Amazon Prime, qui devront cependant attendre un an et demi après la sortie en salle pour diffuser les films.
Face à ces contraintes imposées aux plateformes, la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) a indiqué qu'elle ne signerait pas cette nouvelle chronologie des médias. La SACD considère que ces nouvelles règles risquent de dissuader les plateformes de sortir les films qu'elles produisent au cinéma. Ces nouvelles règles devraient entrer en vigueur le 10 février prochain, pour une durée de trois ans.