C'est une plongée dans le monde d'Instagram, réseau social qui réunit aujourd'hui un milliard d'utilisateurs dans le monde. Cette simple application de partage de photos lancée à l'automne 2010 est devenue en une décennie un système économique à part entière, qui tourne autour des influenceurs, ces instagrammeurs souvent payés par des marques, pour mettre en avant quelques produits. Ils sont suivis par des dizaines, des centaines, voire des millions de personnes, pas toujours réelles, comme le révèle le documentaire néerlandais #FollowMoi sur Insta, que diffuse actuellement la plateforme Spicee.com.
"Rédaction de faux commentaires"
Le documentaire révèle que c'est bien la triche qui gouverne Instagram. Le réseau social est devenu le "royaume du faux", selon Jean-Bernard Schmidt, cofondateur du média Spicee qui diffuse le documentaire en France. "C'est toute une économie avec une partie très obscure et une partie moins obscure", assure-t-il au micro d'Europe 1. "Dans la partie obscure, il y a des hackers qui se cachent derrière des sites qui vous permettent d'acheter en quelques minutes des dizaines de milliers d'abonnés et des dizaines de milliers de likes."
"De l'autre côté", poursuit le responsable, "il y a une autre partie qui se fait totalement à visage découvert avec des entreprises qui sont devenues spécialistes de la rédaction de faux commentaires sur des campagnes promotionnelles à propos de produits de beauté, de voitures ou d'électroménager. Très ouvertement, ces annonceurs demandent voire rédigent eux-mêmes des commentaires qu'ils veulent voir postés sur leurs produits."
100 millions de faux comptes
Il y aurait aujourd'hui environ 100 millions de faux comptes en circulation. Même les plus grandes stars y ont recours pour gonfler leur nombre d'abonnés : le compte de Katy Perry serait ainsi composé d'environ 20% de "bots", de faux abonnés. Cela fait tout de même 14 millions de personnes et la chanteuse américaine est loin d’être la seule dans ce cas.
La grande absente du documentaire est la direction d'Instagram, dont Facebook est propriétaire. Elle n'a aucun intérêt à communiquer sur ces pratiques, car les marques se détourneraient de l’application. C'est d'ailleurs ce qu’ont commencé à faire certaines d’entre elles. Elles estiment que leurs publicités atteignent moins de vraies personnes que prévu.