France 2 diffusera le 26 juin Ce soir-là et les jours d'après, un téléfilm controversé sur le difficile parcours de rescapés de l'attentat du 13 novembre 2015 au Bataclan, tourné seulement deux ans après les faits et qui divise les associations de victimes.
Filmé fin 2017, ce téléfilm était terminé depuis plus d'un an. Mais par respect pour les victimes et leurs proches, et compte tenu des vives réactions qu'avait entraîné parmi eux l'annonce du tournage, France Télévisions a pris son temps pour le programmer.
Une soirée spéciale avec un débat
Lors d'une conférence de presse, à laquelle participaient notamment les producteurs, la réalisatrice Marion Laine et les deux vedettes du téléfilm, Sandrine Bonnaire et Simon Abkarian, ainsi que des représentants d'associations de victimes, France 2 a dévoilé le dispositif éditorial prévu autour de cette fiction, avec une soirée spéciale présentée par Julian Bugier, et qui se conclura par un grand débat réunissant des représentants d'associations.
Un dispositif issu "d'un dialogue très approfondi ces derniers mois entre les équipes de la chaîne, de la production, et les associations, pour porter le mieux possible cette oeuvre" dont "nous sommes extrêmement fiers", a assuré Antoine Boilley, secrétaire général des antennes de France Télévisions.
"C'est difficile pour les familles"
Le téléfilm d'une heure trente, filmé "de la façon la plus sobre possible" selon sa réalisatrice Marion Laine, ne montre pas directement l'attentat au Bataclan mais est centré sur l'expérience des rescapés et des primo-intervenants, qui cherchent à se reconstruire après ce traumatisme. La diffusion de ce téléfilm, dont le tournage avait déclenché une première polémique, fait toujours débat au sein des associations de victimes.
"Nous ne sommes pas des censeurs, et ce téléfilm ne porte pas atteinte à la mémoire des victimes. Mais nous n'en voyons pas l'intérêt", a déclaré Arthur Dénouveaux, président de l'association Life for Paris, qui n'était pas présent à la conférence de presse, pour qui ce projet "manque de tact". "Nous avons réussi à le repousser d'un an, mais pensons qu'il arrive très tôt après les événements, c'est difficile pour les familles", dit-il.