Près de 70 journalistes devraient quitter iTÉLÉ à la suite de la longue grève qui a paralysé la chaîne d'information en continu du groupe Canal+ pendant 31 jours, ont indiqué plusieurs salariés vendredi.
"Il y a eu un effet boule de neige". Les présentateurs des matinales du week-end, Sonia Chironi et Adrien Borne, la responsable du web Elodie Safaris, les journalistes Clément Méric et François Pinet ont notamment annoncé leur départ ces derniers jours. À ce jour, 25 des 120 journalistes de la rédaction ont déjà signé la rupture conventionnelle de leur contrat avec la direction de la chaîne, selon une source syndicale. Les autres négocient leur départ. "Il y a eu un effet boule de neige", a indiqué une salariée sous couvert d'anonymat. "Ceux qui ne comptaient pas partir voient une rédaction décimée et se disent qu'ils ne pourront pas continuer", a-t-elle assuré. Aucun remplaçant n'a encore été embauché car les ruptures conventionnelles prévoient un délai de rétractation de 15 jours, selon cette source.
Le retour de Morandini pas prévu tout de suite. Depuis la reprise de l'antenne le 20 novembre, iTÉLÉ présente une grille de programmes allégée, avec des émissions de 6h à 10h et de 18h à minuit, et des rediffusions de reportages le reste du temps. L'animateur controversé Jean-Marc Morandini, dont les grévistes réclamaient la mise en retrait, devrait tourner des numéros pilotes de sa nouvelles émission dans les prochains jours, selon une source proche de la direction de la chaîne. Mais son retour à l'antenne n'est pas prévu avant l'arrivée de CNews, la nouvelle identité de la chaîne, dont la date de lancement n'est pas encore connue.
Sans encadrement ou presque. La chaîne d'info devrait se retrouver presque sans encadrement, avec le départ prévu de six rédacteurs en chef et de deux chefs de service. De nombreux "visages" d'iTÉLÉ avaient déjà annoncé leur départ de la chaîne, comme le journaliste politique Jean-Jérôme Bertolus ou les présentateurs Mickaël Darmon et Amandine Bégot, partie pour LCI. Les grévistes réclamaient des garanties d'indépendance de leur rédaction vis-à-vis de leur actionnaire Vincent Bolloré. Ils ont obtenu la nomination d'un directeur délégué à l'information et de meilleures conditions de départ pour ceux qui ne partagent pas le projet de la chaîne.