Après avoir révélé comment Instagram menaçait la santé mentale des adolescents, la lanceuse d'alerte Frances Haugen a été auditionnée devant le Parlement européen lundi à Bruxelles. L'ex-employée de Facebook est intervenue pour dénoncer une nouvelle fois les pratiques du réseau social, comme elle l'avait fait aux Etats-Unis début octobre devant le Sénat américain. À Bruxelles, Frances Haugen a notamment abordé la question de la haine en ligne et de la désinformation. Elle accuse la plateforme de privilégier le profit, plutôt que la sécurité des utilisateurs.
Imposer plus de transparence aux GAFAM
"Personne, hors de Facebook, ne sait ce qui se passe chez Facebook", a-t-elle expliqué devant les parlementaires européens. Elle les a incités à encadrer plus strictement les plateformes en légiférant. Bruxelles a déjà un projet de loi en cours dans ce sens : le digital services act (DSA). Ce texte vise notamment à imposer plus de transparence aux plateformes sur le fonctionnement de leurs algorithmes.
Ce projet de législation à l'échelle européenne a été salué par Frances Haugen, qui y voit une possible inspiration pour le reste du monde. Avec une mise en garde toutefois : selon elle, les grandes entreprises ne se plieront aux nouvelles lois que si les sanctions sont bien réelles. Frances Haugen n'a pas terminé sa tournée européenne : après le Royaume-Uni et Bruxelles, elle sera auditionnée en France mercredi, à l’Assemblée nationale et au Sénat.