Le conflit à iTÉLÉ , entré lundi dans sa cinquième semaine, est "beaucoup trop long", a estimé la ministre de la Culture et de la Communication Audrey Azoulay, mardi matin juste avant la reprise des négociations entre les salariés et la direction de la chaîne.
Des revendications qui ne sont pas "extravagantes." "Un conflit vraiment beaucoup trop long", a dit la ministre sur France Inter, évoquant un "triste record" à propos de cette grève sans précédent dans l'histoire de l'audiovisuel depuis Mai 1968. "Il me semble que les revendications [des salariés] ne sont pas extravagantes", a-t-elle ajouté, soulignant qu'une "entreprise de médias n'est pas une entreprise comme une autre".
Elle a rappelé que la charte d'éthique et le comité d'indépendance, l'une des revendications du personnel de la chaîne d'information en continu du groupe Canal+, seront rendus obligatoires dans les entreprises de presse par la nouvelle loi sur le pluralisme et d'indépendance des médias parue mardi au Journal officiel.
Une deuxième séance de négociations mardi. Les représentants des salariés et la direction d'iTÉLÉ se sont quittés dans la nuit de lundi à mardi, à l'issue de huit heures de négociations sans parvenir à un accord. Les discussions doivent reprendre dans la matinée. Outre la charte d'éthique, les salariés réclament notamment la nomination d'un directeur de la rédaction indépendant du directeur général. Serge Nedjar, qui assume actuellement cette double casquette, cristallisait ces derniers jours les crispations dans la rédaction.
Les salariés d'iTELE sont entrés mardi dans leur 30e jour de grève. Débuté le 17 octobre, ce conflit dépasse désormais en durée celui qui avait paralysé Radio France en 2015 (29 jours).