Dans le documentaire Transidentité, le combat pour être soi, diffusé ce mardi à 20h50 sur France 5, Olivier Delacroix part à la rencontre de ceux qui ont choisi de se libérer d’un corps qui emprisonnait leur véritable identité. Un combat que ses interlocuteurs ont mené avec ou sans le consentement de leurs proches, pour être enfin eux-mêmes.
Olivier Delacroix y aborde ce qu’implique la transition, ce processus parfois douloureux, qui aboutit au changement de genre. Un processus psychologique, médical et social, raconté à travers l’histoire de quatre personnes - deux hommes et deux femmes. Parmi elles, Emma, ancienne cheffe d’entreprise devenue restauratrice, qui a changé de genre peu avant d’avoir 60 ans.
"Nous ne sommes pas des créatures particulières"
"J'ai beaucoup hésité mais je voulais briser ce silence qui m'a pesé pendant près de 60 ans. Donc c'est une façon de mettre complètement fin à ce monde que j'ai caché aux autres", a-t-elle expliqué au micro d'Europe 1. "Et puis c'est aussi pour la communauté qui m'entoure. On a besoin encore aujourd'hui d'être visible. Personnellement j'ai beaucoup regardé d'émissions sur le sujet et lu beaucoup de livres. Ça m'a aidé et ça a aussi aidé ma femme et mes enfants. Donc je me suis dit qu'aujourd'hui c'était à mon tour et qu'on ne pouvait pas toujours laisser les autres faire le boulot. A des moments il faut mettre la main à la pâte".
Dans le documentaire, Emma raconte en effet cette féminité qu'elle a enfoui pendant des années. Et si elle souhaite parler, c'est pour expliquer ce qu'est une transition, et battre en brèche les idées reçues sur les transgenres. "Je pense qu'il y a une énorme confusion dans l'esprit des gens. Je le vois encore aujourd'hui, c'est très compliqué pour les gens de comprendre cette démarche, ce qu'on est et ce qu'on vit. Donc ça créé une peur et un rejet parce que ça semble irrationnel", a-t-elle constaté.
Pour autant, elle l'assure, les personnes qui opèrent des transitions sont bien comme tout le monde. "Nous ne sommes pas des créatures particulières. Au contraire, on a peut-être même quelque chose de plus universel que les autres. Alors n'ayez crainte et soyez accueillant avec la population trans parce qu'elle a en général besoin de beaucoup d'amour", a finalement appelé Emma.