Mignonnes continue de faire parler aux États-Unis. L’arrivée du film français sur Netflix le 9 septembre outre-Atlantique a poussé des centaines de milliers d’Américains à signer une pétition appelant le géant du streaming à supprimer le film, à cause d'une affiche créée par Netflix et trompeuse sur le contenu de l'œuvre de Maïmouna Doucouré. Le hashtag #CancelNetflix s’est quant à lui hissé en tête des sujets les plus discutés sur Twitter aux Etats-Unis dès le lendemain. La polémique continue et se mêle à la politique américaine.
Acharnement conservateur
En pleine campagne présidentielle américaine, le sénateur Ted Cruz s’est emparé de Mignonnes comme d'un épouvantail, afin de manifester son soutien aux valeurs familiales et son opposition à une société jugée trop libérale. Le Républicain, candidat malheureux à l’investiture de son parti pour la présidentielle de 2016, a adressé un courrier au ministère de la Justice. Il exige une enquête sur la production et la distribution du film. "Il faut déterminer si Netflix, ses dirigeants ou les personnes impliquées dans le tournage ont enfreint des lois fédérales sur la production et la distribution de matériel pédopornographique", écrit-il.
Une accusation grave et fausse. Il n’y a rien de pornographique dans Mignonnes, film qui montre le passage de l'enfance à l'adolescence d'un groupe de filles qui doivent négocier avec des modèles très sexualisés qu'elles sont encore trop jeunes pour comprendre pleinement. Une critique du regard de la société que Ted Cruz a décidé de tordre pour flatter son électorat.
Seule bonne nouvelle dans cette semaine de polémique, Mignonnes se hisse parmi les dix films les plus regardés sur Netflix aux États-Unis. Il y a fort à parier que sans cet acharnement des conservateurs américains, le film français indépendant serait passé inaperçu outre-Atlantique. Les nombreux spectateurs auront donc le loisir de comparer la réalité du film et les accusations du camp républicain. En France, le film est en salles depuis le 19 août.