Le journaliste politique Jean-Pierre Elkabbach est décédé à l'âge de 86 ans, ont annoncé mardi ses anciens employeurs, le groupe Canal+ et Europe 1, dont il fut une des grandes figures durant de longues années. "Jean-Pierre n'est plus. Ma tristesse est infinie. Je perds un ami. La France, un journaliste brillant. Canalplusgroupe est triste ce soir. Je m'associe à la peine immense de sa famille, de ses proches, et de ceux qui ont un jour eu le bonheur de croiser sa route, à CNews, qu'il a contribué à créer, comme ailleurs", a indiqué sur X (ex-Twitter) le directeur général du groupe Canal+, Gérald Brice-Viret.
Europe 1 a elle aussi annoncé sur les réseaux sociaux son décès, qui suscitait mardi soir nombre de réactions.
Un "compagnon de route de la Ve République"
Delphine Ernotte a salué à la mémoire de celui qui fut avant elle patron de France Télévisions. "Il aura raconté la politique et le siècle comme personne et amené le débat public dans tous les foyers", a-t-elle affirmé sur X. "Une immense voix de la radio et de la télévision s'est éteinte ce soir. Jean-Pierre Elkabbach a informé avec passion plusieurs générations de Français", a réagi Sibyle Veil, PDG de Radio France.
>> À LIRE AUSSI - ARCHIVES - Quand Jean-Pierre Elkabbach évoquait les moments marquants de l'histoire de la radio
Côté politique, le leader communiste Fabien Roussel a salué un "compagnon de route de la Ve République, Jean-Pierre Elkabbach aura marqué l'histoire médiatique de notre pays. Ses échanges mythiques avec Georges Marchais resteront gravés". Une allusion à une interview en 1980 avec le secrétaire général du PCF Georges Marchais qui le rabroua lors d'une interview sur Antenne 2. La célèbre formule, "Taisez-vous Elkabbach!", n'a en fait jamais été prononcée par Marchais, mais imaginée par des humoristes caricaturant le débat.
"Les rives de la mémoire"
Fin 2022, il avait publié "Les rives de la mémoire" où il revenait sur son enfance, son parcours et ses nombreuses rencontres. "Ce livre n'est pas mon testament, mais je veux laisser une trace", disait-il alors. Entré à Europe 1 en 1981, Jean-Pierre Elkabbach avait quitté la station en 1993 pour prendre la tête de France Télévisions. Il y était revenu en 1996, éclaboussé par un scandale sur l'attribution de contrats juteux aux animateurs-producteurs stars de France 2.
Fin 2016, il avait été évincé de sa case quotidienne, avant de quitter la station et d'entrer chez CNews et de devenir conseiller de Vincent Bolloré, qui contrôle la chaîne d'info. Il était revenu à Europe 1 en 2021 pour mener les grands entretiens matinaux du week-end, avant d'arrêter pour se consacrer à l'écriture de son livre.