La cérémonie des 31e Victoires de la Musique sera diffusée vendredi soir sur France 2. On connaît la liste des nommés dans chaque catégorie mais en attendant le nom des vainqueurs, l'événement médiatique en lui-même sera particulièrement scruté. Entre audiences décevantes, valse des présentateurs et publics difficilement conciliables, les Victoires de la Musique cherchent encore la formule gagnante.
La 30e édition, pire audience depuis les années 2000. Regardée en moyenne par plus de 4 millions de personnes au début des années 2000, la cérémonie n'a atteint qu'une seule fois les trois millions de téléspectateurs depuis 2010. La dernière édition, qui célébrait pourtant les 30 ans de la cérémonie, a été regardée par 2,3 millions de personnes. La plus faible audience depuis quinze ans. Loin, très loin des 8,9 millions de téléspectateurs de l'édition de 1990.
Qui pour incarner le programme ? Du côté des animateurs, c'est aussi le flou. Entre les présentations en solo ou à plusieurs, les retours de certains d'une année sur l'autre ou les animations d'un soir, la cérémonie a cumulé quatorze animateurs en quinze ans. Michel Drucker, Nagui ou encore Jean-Luc Delarue on été choisis plusieurs fois pour l'animation mais France Télévisions ne semble pas encore avoir trouvé le ou les présentateurs idéaux.
Ainsi, Jean-Luc Delarue a tenu l'événement de 2000 à 2005, mais il a connu quatre co-présentateurs différents sur la période. "Ce n'est pas si facile de décider de la présentation", explique Laurent Didailler, président des Victoires de la Musique. "Les animateurs sont liés par des contrats avec la chaîne, avec des productions : il faut aussi prendre cela en compte", indique-t-il.
Cette année, c'est le duo Virginie Guilhaume-Bruno Guillon qui animera les Victoires de la musique, comme en 2014, après une année 2015 où la chaîne avait laissé Virginie Guilhaume seule en scène. L'animatrice avait été très critiquée sur Internet pour sa présentation. "Je suis très content que ce soit eux qui présentent la cérémonie", confie Laurent Didailler qui a vu le duo en répétition et se réjouit du tandem qu'ils vont former vendredi soir.
A côté de cela, d'autres grands rendez-vous télévisuels culturels font le pari d'une stabilité plus affirmée. Malgré un turn-over fréquent, les César ne comptent ainsi que sept maîtres de cérémonie différents depuis 2000.
Une cérémonie trop longue ? Quatre heures. C'est la durée approximative de la cérémonie chaque année. Parfois décrite comme trop longue et trop institutionnelle sur les réseaux sociaux, il est pourtant difficile de raccourcir ce genre de programme. "Le parti pris des Victoires de la Musique, c'est que tous les artistes puissent jouer en live et de tous les montrer", affirme Laurent Didailler. Une marque de fabrique que ne veut pas renier le programme.
Faire cohabiter des artistes d'horizons différents. Les Victoires de la Musique doivent aussi composer avec des publics variés. Chaque année, des équations insolubles se posent. Comment faire pour que le public de Nekfeu ne zappe pas pendant une chanson de Johnny Hallyday et vice-versa ? En 2011, France Télévisions avait tenté un pari : scinder en deux la cérémonie.
Une première partie avait eu lieu sur France 4 avec Cyril Hanouna et Stéphanie Renouvin à la présentation. Elle récompensait les révélations avec des artistes destinés à un public plutôt jeune. La seconde, sur France 2, présentée par Marie Drucker et Aline Afanoukoé, était diffusée le 1er mars et récompensait les catégories phares et les artistes confirmés. L'idée avait finalement été abandonnée dès l'année suivante.
L'édition 2016 sera-t-elle la bonne ? Depuis plusieurs années, la cérémonie semble donner plus de place aux jeunes artistes. 2016 consacre une nouvelle fois de jeunes talents. Boudé l'année dernière, Kendji Girac est présent dans la catégorie "Artiste masculin de l'année". Louane, Nekfeu, Vianney ou encore Fréro Delavega font également partie des nommés de cette 31e cérémonie. "C'est aussi cela que les gens viennent chercher avec les Victoires, de l'alternance. Il y a un éclectisme que l'on veut représenter", explique Laurent Didailler.