"TF1 veut le beurre et l'argent du beurre". C'est ainsi que Maxime Saada, directeur général du groupe Canal+, résume la situation dans laquelle il se trouve confronté face à TF1. Au micro de Village médias, il explique pourquoi les abonnés Canal+ n'ont plus accès à TF1 depuis trois jours, une première dans le PAF.
Ne pas payer pour du gratuit. "C'est une décision assez grave et réfléchie. On a des abonnés qui bénéficiaient des chaînes gratuites et on sait que cela va les impacter", explique Maxime Saada. "La raison pour laquelle on l'a fait, c'est qu'on était face à TF1 qui était complètement intransigeant et qui nous a expliqué que ce qui était gratuit allait devenir payant", détaille-t-il. Depuis juillet 2016, TF1 s'est mis en tête de faire payer une redevance aux opérateurs qui transmettent son signal, une mesure qui ne passe pas à Canal+. " Il est très clair pour nos abonnés, qui nous soutiennent, qu'il n'est pas question pour eux de payer pour une chaîne gratuite", tonne le directeur général du groupe Canal+.
Une situation qui peut durer quelques jours. Selon Maxime Saada, la redevance demandée pour 5 ans par TF1 se chiffre à plusieurs dizaines de millions d'euros, "soit l'équivalent d'un Baron Noir, ou d'un Bureau des légendes, des séries très appréciées par nos abonnés". Avant de prévenir, "ou alors cela se va se traduire par des augmentations des tarifs". Soucieux de résoudre cette situation inédite, Canal+ est déjà revenu à la table des négociations, mais pas question de remettre le signal pour autant : "il est hors de question qu'on remette le signal tant qu'on n'a pas un accord avec TF1. On discute activement et on a bon espoir de trouver un accord dans les jours prochains, mais on ne remettra pas le signal sans accord. On ne veut pas être le premier acteur à payer pour du gratuit, on ne veut pas que nos abonnés payent pour du gratuit !", s'exclame-t-il.
Partager les revenus publicitaires. De son côté, TF1 explique que dans de nombreux pays, les gens payent pour avoir des chaînes gratuites dans des bouquets, notamment aux Etats-Unis. Un argument balayé par Maxime Saada : "Les modèles ne sont pas comparables. Aux Etats-Unis, les networks font payer, mais il y a un partage des revenus publicitaires". "Aujourd'hui, TF1 veut le beurre et l'argent du beurre, ils prennent tous les revenus, or les six millions de foyers Canal+ montrent que l'on contribue aux audiences de TF1", détaille le directeur. Avant de conclure, "de toute façon, au-delà du principe, nous n'avons pas les moyens de payer pour du gratuit."
Qui se fait la guerre autour des programmes de TF1 ?