De Mai 68 aux manifestations des "gilets jaunes", Michel Drucker aura vu des mouvements populaires en France, et la scène politique évoluer. "Mes parents étaient de gauche, version SFIO. C'est la France de ma naissance, c'est la France de cette gauche qui n'existe plus", avance-t-il d'abord au micro de Didier Barbelivien, avant de se souvenir du soulèvement de l'année 1968. À ce moment-là, l'animateur emblématique du paysage audiovisuel était journaliste à l'ORTF. "On se prenait tous pour Che Guevara, on se baladait tous avec des pancartes, avec Roger Couderc, Léon Zitrone, Thierry Roland", se souvient-il dans Dis-moi ce que tu chantes.
"J'ai été lourdé, j'avais 25 ans"
"Libérez l'ORTF !", se rappelle avoir scandé Michel Drucker avec ses confrères, sous le mandat du ministre Maurice Couve de Murville. "Il nous a bien libérés. J'ai été lourdé, j'avais 25 ans", relate l'animateur, mis alors à l'écart du service public. Il explique qu'à Nanterre, "c'était des universitaires qui n'étaient pas fils d'ouvriers" qui manifestaient, à l'image de Daniel Cohn-Bendit dont Michel Drucker garde toujours un bon souvenir : "Je le vois de temps en temps et il a été un de mes premiers invités de Vivement dimanche il y a plus de 20 ans."
Une carrière sauvée grâce à Michelle Arnaud
L'animateur historique du service public revient sur cet épisode de Mai 68, qui a perturbé ses débuts. "J'ai été mis dehors, j'étais le plus jeune. Le général (de Gaulle) a fait une exception pour un mec comme moi parce que j'étais le plus jeune, et que je présentais déjà Johnny Hallyday, Sylvie Vartan et tous ces chanteurs", affirme-t-il sur Europe 1, en relatant une citation de Claude François : "Drucker, c'est le journaliste qu'on a viré, pas le présentateur de variétés."
Au micro de Didier Barbelivien, le présentateur évoque le rôle crucial qu'a joué Michelle Arnaud, alors productrice. "C'est elle qui m'a repêché", avance Michel Drucker, "elle m'a présenté Georges Mustaki", ajoute l'animateur qui compte aujourd'hui près de 60 ans de carrière à la télévision française.