Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée", animera à partir du 19 octobre une émission quotidienne, du lundi au vendredi, sur iTELE, a annoncé vendredi la chaîne.
Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Fin août, iTELE avait annoncé l'arrivée prochaine sur la chaîne de l'animateur de 51 ans pour une émission consacrée aux médias, malgré sa mise en examen pour "corruption de mineurs aggravée" le 23 septembre. Ces poursuites judiciaires sont la conséquence de deux plaintes déposées en juillet et ce mois-ci, par deux hommes, qui étaient mineurs à l'époque des faits qu'ils dénoncent. L'un d'eux affirme que l'animateur lui aurait fait des propositions sexuelles par SMS en 2012 et 2013. L'autre plaignant, lui, assure avoir participé seul, en 2009, à un casting au domicile de Jean-Marc Morandini, qui l'aurait incité à se mettre nu pour une séance de photos.
Des faits contestés. Au cours de sa garde à vue, l'animateur TV et radio a été confronté à ses accusateurs, dont il conteste la version des faits. "Il reconnaît qu'il a pu avoir des échanges" avec eux, dit son avocat, "mais il ne reconnaît pas de caractère délictuel" à ces échanges. A ce stade, Jean-Marc Morandini est donc mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'entrer en contact avec les victimes et d'exercer une activité professionnelle en lien avec des mineurs. Il doit également signaler au juge toute sortie du territoire national.
Un autre dossier en cours. L'animateur devrait prochainement être de nouveau interrogé dans un autre dossier, sur d'autres accusations portées contre lui, notamment pour "harcèlement sexuel" et "travail dissimulé", dans le cadre de la production d'une série, diffusée sur internet.
"Inacceptable". La société des journalistes (SDJ) d'iTÉLÉ a jugé "inacceptable" son arrivée."La rédaction est sous le choc et inquiète de l'impact de cette décision", a commenté la SDJ dans un communiqué. Les journalistes étaient d'autant plus sidérés par cette annonce que leur direction leur avait laissé entendre qu'elle avait renoncé à ce projet. De leur côté, les directions d'iTÉLÉ et Canal+ ont répondu que la SDJ d'iTÉLÉ, dans son communiqué, "met en cause le principe de la présomption d'innocence", qu'elles-mêmes "continueront à appliquer".