Un thé, une gaffe et un rouge à lèvres bleu. Spécialiste des têtes couronnées, Stéphane Bern a partagé des moments privilégiés avec l'une d'entre elle, Elizabeth II. Pour parler de la mort de la reine d'Angleterre, survenue ce jeudi en fin d'après-midi, l'animateur de Secrets d'Histoire est venu confier des anecdotes inédites au micro de Philippe Vandel dans Culture Médias. "C'est un personnage historique qui est rentré dans l'Histoire et c'est vrai que les médias ont fait d'elle une icône", commence-t-il par expliquer. Plusieurs fois convié par Buckingham Palace, Stéphane Bern revient sur les moments qu'il a partagés en sa compagnie.
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La reine et les épisodes de Secrets d'Histoire
Un des moments les plus forts pour l'animateur reste sa venue au Palais lorsqu'il a été décoré par la reine en 2014. Elizabeth II lui avait confié son intérêt pour l'émission Secrets d'Histoire, notamment sur l'épisode qui concernait son aïeule, la reine Victoria, puis celui sur son fils, le prince Charles, devenu ce jeudi roi.
"Je lui ai dit que j'avais également fait une émission sur elle récemment et elle m'avait répondu : 'Sur moi ? Mais je ne suis pas morte'", raconte Stéphane Bern en souriant. "Je lui ai dit 'oui madame, mais vous êtes entrée vivante dans la légende. Et ça, ça lui a beaucoup plu, je crois." La monarque britannique aimait la France et l'a toujours montré.
La gaffe de Stéphane Bern
C'est dans les années 1990 que le journaliste est invité pour la première fois à prendre le thé à Windsor, rituel de la reine. Il la revoit deux ans plus tard en France, en 1992, lorsqu'il travaille pour Le Figaro. Le président François Mitterrand lui demande alors de "faire en sorte qu'il y ait du monde sur les Champs-Élysées" pour la venue d'Elizabeth II, prévue quelque temps plus tard.
"À cette occasion, j'ai eu la chance non seulement d'aller dîner à l'Élysée avec la reine Elizabeth, mais surtout qu'elle me reçoive en audience à l'hôtel Marigny. Là, j'ai fait la gaffe de ma vie ! Elle me dit : 'je crois que vous travaillez pour Le Figaro, expliquez-moi'. Je dis oui, je travaille pour les suppléments du journal, c'est un peu comme le Sunday Times. Ah à la gaffe !", s'exclame-t-il. "Il venait de publier le bouquin de Diana : sa vraie histoire. J'ai vu sa moue tout d'un coup - car c'est comme ça qu'elle manifestait ses émotions - c'était assez sympathique."
L'heure de l'annonce du décès calculée
La méfiance de la reine concernant les tabloïds s'est illustrée d'ailleurs jusqu'à sa propre mort. Selon Stéphane Bern, si le décès d'Elizabeth II a été annoncé à 19h30, tout comme Georges VI, c'est pour éviter que les tabloïds du soir ne publient l'information. "Dans la tradition britannique, les journaux du matin, le Times, le Daily Telegraph sont beaucoup plus valorisés et valorisants que le journal du soir. Et donc, c'est un vieux réflexe", détaille le journaliste.
L'animateur raconte que la reine est morte en début d'après-midi, alors que ses petits-fils n'étaient pas encore à son chevet. L'annonce officielle ne s'est faite que plusieurs heures après. "Donc on voyait que l'engrenage médiatique était là depuis le début. Depuis son couronnement même, puisqu'elle a accepté de porter un rouge à lèvres bleu pour que ses lèvres puissent être vues lors de la retransmission en direct à la télévision de son couronnement", explique-t-il. Son sacre était en effet retransmis en noir et blanc, le tout premier filmé de l'histoire pour la couronne d'Angleterre, et le bleu est la couleur qui pouvait se voir le mieux sur son visage.
Entre anecdotes, hommages et éditions spéciales, l'animateur devrait longuement revenir sur la vie de la reine. Un épisode spécial de Secrets d'Histoire a par ailleurs été diffusé ce jeudi soir, après la prise d'antenne spéciale de la rédaction de France 2.