Paris Première mise en demeure pour des propos d'Éric Zemmour sur les migrants musulmans

Dans l'émission "Zemmour et Naulleau" en février dernier, Eric Zemmour avait tenu de façon systématique des propos négatifs sur les migrants musulmans, a expliqué le CSA vendredi.
Paris Première (groupe M6) a été mise en demeure pour des propos tenus par Eric Zemmour sur l'immigration dans une émission de janvier 2018, a annoncé le CSA vendredi.
"Grand remplacement de la population française". A l'occasion d'un débat sur la loi "Asile et immigration" dans son émission Zemmour et Naulleau , Eric Zemmour "a tenu de façon systématique des propos stigmatisants à l'égard des migrants de confession musulmane", explique le CSA dans sa décision rendue le 12 septembre. Les propos d'Eric Zemmour tendaient "en particulier" à "dénier" à ces migrants "le bénéfice du droit d'asile au motif qu'ils seraient, du fait de leur religion et contrairement à d'autres, source 'd'énormes problèmes' et qu'ils contribueraient au 'grand remplacement' de la population française", précise le CSA.
Des propos qui incite "à la haine". Ces propos sont "de nature à encourager les comportements discriminatoires et à inciter à la haine ou à la violence à l'égard d'une population expressément désignée pour des raisons de religion", selon le CSA. Une mise en demeure est une décision préalable à une éventuelle sanction.
Canal+, RTL, France Télévisions déjà sanctionnées. Eric Zemmour, 60 ans, a déjà été condamné en 2011 pour provocation à la haine et en mai 2018 pour provocation à la haine religieuse. Le CSA a multiplié les mises en demeure pendant ces huit dernières années à l'encontre de médias qui n'ont pas "maîtrisé leur antenne" face aux propos considérés comme racistes ou islamophobes du polémiste. Canal+ a été mis en demeure en 2010 pour une émission de Thierry Ardisson, et RTL en 2017 pour "un éloge de la discrimination" dans une de ses chroniques. France Télévisions a été mise en garde en 2016 pour son passage sur France 5.
Une autre polémique récente. Des propos d'Eric Zemmour ont de nouveau suscité la polémique cette semaine après qu'il a déclaré sur le plateau de Thierry Ardisson sur C8 que le prénom d'une chroniqueuse "était une insulte à la France". Non-diffusée par la chaîne, et donc hors de la compétence du CSA, la séquence a fait le tour des réseaux sociaux . Le "grand rendez-vous politique et polémique" de Zemmour et Naulleau, tel que le présente Paris Première, doit reprendre le 3 octobre.