L'émission Quotidien de TMC a dévoilé mercredi la totalité de ses images tournées lors de la perquisition au siège de La France insoumise en octobre 2018, une semaine avant la comparution de Jean-Luc Mélenchon et cinq responsables du mouvement devant le tribunal de Bobigny.
"Une grande satisfaction" pour LFI
Plusieurs dirigeants insoumis, dont Jean-Luc Mélenchon, voyant dans ces poursuites pour "actes d'intimidation envers l'autorité judiciaire, rébellion et provocation", un "procès politique", ont plusieurs fois réclamé d'avoir accès à la totalité des images de l'émission. Mercredi à 18 heures, Quotidien a mis en ligne ces images, sans montage. Prise dans sa totalité, la séquence alterne les moments de calme et de dialogue avec des scènes de tension extrême et de bousculades lorsque les Insoumis tentent d'avoir accès à la partie des locaux où a lieu la perquisition.
Perquisition à la France Insoumise : depuis un an, on vous a montré les images les plus fortes. Mais vous n’avez pas tout vu : par exemple, la réaction de Jean-Luc Mélenchon, quand l’une de ses collaboratrices lui demande de se calmer ⬇️@julienbellver#Quotidienpic.twitter.com/hB3Od216Ar
— Quotidien (@Qofficiel) September 11, 2019
Cette perquisition était menée dans le cadre d'enquêtes préliminaires sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants au Parlement européen et sur les comptes de la campagne de 2017. "C'est une grande satisfaction pour nous, ces images montrent les choses telles qu'elles se sont déroulées, ça atteste que l'ambiance générale n'est pas celle que les quelques éléments montrés (jusqu'alors par Quotidien) ont suggéré", a déclaré dans une conférence de presse tenue mercredi soir le député Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon, lequel n'était pas présent.
"Nous ne faisions aucunement obstacle à cette perquisition, c'est un dialogue qui a eu lieu", a ajouté Alexis Corbière, aux côtés d'un autre député LFI, Adrien Quattenens, lors de cette conférence au siège du parti.
"Il faut tout leur donner"
Sur les images, on voit en particulier le leader insoumis reformuler sa réplique "ma personne est sacrée", prononcée lors de la perquisition à son domicile plus tôt dans la matinée: "La police n'est pas au-dessus des lois républicaines et surtout au-dessus de la personne des députés, leur personne est sacrée", dit-il aux policiers, leur reprochant d'être "armés" et nombreux, et demandant que les Insoumis puissent assister à la perquisition. On le voit également lancer sa phrase déjà connue et très commentée en octobre: "La République c'est moi".
Dans d'autres séquences, Jean-Luc Mélenchon se confie, plus détendu, aux journalistes présents et plaisante avec des Insoumis. "Il faut tout leur donner, il ne faut opposer aucune résistance, nous sommes des gens honnêtes", clame Jean-Luc Mélenchon au départ des policiers, avant de s'adresser au magistrat du parquet, avec lequel le dialogue a été très tendu durant plusieurs minutes: "Vous êtes ici chez vous, vous êtes un citoyen et même vous êtes procureur, et nous on respecte ça".
"Il y a des membres du FN parmi eux (les policiers, ndlr), faut pas s'étonner que certains soient vifs", lance ensuite Jean-Luc Mélenchon. L'avocat du chef de file insoumis, Me Mathieu Davy, a estimé mercredi soir "effarant que le parquet ait refusé de nous transmettre ce document", selon lui "essentiel".