«Petit ami parfait» : Arte s'interroge sur le rapport des Japonais aux nouvelles technologies

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Héloise Goy avec Gauthier Delomez
La chaîne Arte diffuse cette nuit le documentaire "Petit ami parfait", qui s'intéresse à un jeu vidéo phénomène au Japon consistant à se fabriquer une petite amie virtuelle avec laquelle on peut interagir. Au micro d'Europe 1, le coréalisateur du film explique comment il a traité ce sujet, qui raconte une facette du Japon.
INTERVIEW

Arte propose cette nuit le documentaire Petit ami parfait, sur un phénomène au Japon. Le film s'intéresse à des fans d'un jeu vidéo devenu culte dans le pays il y a une dizaine d'années. Ce jeu consiste à se fabriquer une petite amie virtuelle avec laquelle on peut interagir, sur le modèle d'un tamagotchi. Le documentaire suit trois joueurs assidus qui tentent de devenir des "petits amis parfaits" sur cette plateforme, quitte à oublier parfois la réalité et à délaisser les vraies femmes qui les entourent.

Un film issu d'une balade dans une ville balnéaire japonaise

Au micro d'Europe 1, le coréalisateur Alain della Negra explique comment l'idée de ce documentaire lui est venue. "On s'est baladé à Atami, une ville balnéaire non loin de Tokyo. Dans un temple, on a vu des petits souhaits d'amour, qui s'appellent des Emma. Il y en avait beaucoup qui étaient destinés à un personnage de jeu vidéo", explique-t-il dans Culture médias.

Alain Della Negra poursuit : "Dans la ville, on a trouvé plein de petites traces en plus de ce monde virtuel. Ce sont en fait certains joueurs qui avaient décidé de venir dans le lieu reproduit dans le jeu vidéo, parce que le personnage virtuel du jeu vidéo nous demande d'aller en week-end à Atami. Des joueurs s'y rendent avec leur console et sont accueillis dans des bars, des restaurants, comme de vrais couples. C'est ce qui nous a intéressés."

"On voulait traduire une mélancolie"

Le documentaire est aussi l'occasion de découvrir le Japon contemporain et ses failles. Alain della Negra l'a coréalisé avec sa compagne, qui est Japonaise. "On a deux points de vue très différents", souligne-t-il. "Elle l'a abordé d'un point de vue très critique, parce que le Japon est le dernier pays développé en termes d'égalité homme-femme, et de loin. Moi, c'était un regard bien plus fasciné sur toutes ces méthodes", évoque le coréalisateur.

Entre les deux, il y avait tout de même un point de vue commun. "On voulait traduire tous les deux une sorte de mélancolie. Au Japon, il y a une natalité qui est très basse. Cela nous a permis de comprendre comment vivaient des hommes célibataires, comment ils remplaçaient ce besoin d'affection par les technologies", affirme Alain della Negra. Le documentaire est diffusé à 0h25 cette nuit sur Arte, et pour les couche-tôt, il est déjà disponible en intégralité sur arte.tv.